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PROSES DE DÉCOR
SUR L'EAU
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 Regarde, mon cœur, voici l'illusion souveraine du soir. Sur la splendeur occidentale du soleil, des escaliers et des palais de rêve. Le ciel est rouge d'une rougeur immense de ville incendiée, et les bâtis de nuages saignent des pourpres de massacre. Près de nous, c'est une forêt de mâtures, un fourmillement de bateaux et d'êtres. Tout un peuple se tasse sur les môles, et le port s'ouvre en ce cadre somptueux de crépuscule. — Et loin, loin s'étend la mer, une mer d'écarlate, de métaux fondus, de braises et d'escarboucles...


 Ecoute, mon cœur, écoute et regarde encore. Le flot bat les quais avec une plainte douce, un murmure monotone. Des chansons meurent dans l'air tiède. Et maintenant le navire se lève, géante image, et passe, passe lentement, lentement, majestueux, presque royal, voilure dehors, ses matelots dans les vergues, le pavillon clapotant à la corne. Un moment, on le voit se dresser dans la coupure des jetées, ramassé de l'étrave à l'étambot pour franchir la passe en un même faisceau de mâts et en un même gonflement de toiles. Il est debout au flamboiement de l'eau et à l'incarnat de l'horizon qui découpent sa noire envergure d'ailes; et des hommes sur l'accastillage se détachent en gestes d'épées brandies, de manteaux envolés dans la brise. Des éclairs jaillissent des sabords dans une fumée roulante. Les batteries tonnent et répondent aux batteries de la côte. Et du fond du port à la pointe des môles, de l'estacade et des quais, des bassins et de la grève des bâtiments à l'amarre en deçà des écluses et de la flottille abritée dans les darses, une surhumaine clameur grandit, clameur d'enthousiasme qui soulève des milliers et des milliers de poitrines, clameur d'une multitude débordant des rues, serrée aux fenêtres des maisons, accrochée aux toits, essaimée dans les

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