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CONTES D'AU-DELA.

LE SUBSTITUT



 La foule caquetait, maintenue par deux gendarmes, à bonne distance de la porte cochère. Tombant d'aplomb — il était près de midi — sur le Masse noire formée par le rassemblement, le soleil chauffait au rouge les faces congestionnées et ruisselantes, aux yeux écarquillés ; et, dans le grouillis confus dominaient parfois les gestes de quelque esprit fort discutant, les taches blanches des bonnets, les blouses bleues et les pantalons de treillis, apparaissaient très clairs. Des bribes de conversation s'envolaient par-dessus le tumulte des chuchotements, et aussi des exclamations aiguës de femmes, que répétait l'écho fidèle des très vieux murs.
 Cette rue étroite de petite ville,où quelques fleurs jaunes de pissenlit et des touffes de chicorée venaient égayer la monotonie des pavés disjoints, contrastait par sa vétusté moussue et grise avec l'insolite animation qui l'emplissait d'exubérance.
 En face de la gueule obscure du porche, des glycines balançaient mollement leurs grappes mauves, enguirlandant la crête d'une muraille rongée d'ulcères verdâtres, et d'où le crépi était depuis longtemps disparu ; l'odeur pénétrante épandait, insoucieuse, ses effluves subtils, embaumant l'air brûlant.
 Soudain le silence se fit.
 Un très vieux landau, dont les ressorts rouillés gémissaient à chaque tressaut, s'avança, pour recueillir ces messieurs du parquet, qui parurent sous la voûte, les paupières battantes devant l'éblouissement du grand jour.
 Ils montèrent ; d'abord M. le procureur, un gros, à figure rosée de bon vivant, encadrée de vagues favoris grisonnants, avec une moue sérieuse que désapprouvait le reste de sa physionomie de bonhomme ; puis le substitut, un tout jeune homme qui pétrissait fébrilement son mouchoir de ses mains nerveuses. Son attitude triste et préoccupée suscita parmi les gens qui stationnaient là un mouvement de commisérative pitié.

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