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devenu nécessaire à ton bonheur et je ne crois plus guère que ton âme racornie, que tes sens dépravés soient susceptibles, devant une œuvre même sublime, de frissonner à l'unisson du rêveur qui l'a créée! De temps en temps, je sais bien, il t'arrive, par faux dilettantisme, par pose, par mode, par stupide dandysme, de t'engouer d'un artiste véritable... mais combien rares ces fantaisies, combien peu sincères, combien maladroitement à contre-sens tes extasiements et tes louanges!... Margaritas!... comme disent les professeurs de rhétorique...
 Eh bien, puisqu'il en est ainsi, parlons donc, pour une fois, de ce que tu aimes, de ce que tu aimes bien franchement, parlons du Salon — non point, pourtant, de la peinture au Salon, de la sculpture au Salon, mais, plus généralement, de la peinture-pour-le-Salon, de la sculpture-pour-le-Salon. - Parlons de tes coutumiers et favoris et adulés... artistes, si j'ose ainsi m'exprimer, avec toute l'indulgence, avec toute la considération possibles..... Car, je l'avoue dès maintenant, il n'y a point que du mal à en dire. Tous, sans exception, ils sont des gens de talent, de beaucoup de talent, prodigieusement habiles, sachant à fond tous les trucs de leur difficile métier. S'ils n'ont point d'âmes, ils ont, du moins, des doigts inimaginablement adroits, et s'ils s'insoucient de cette insanité sublime qu'est, au XIXe siècle, l'Art, ils n'en ont pas moins un idéal, pour lequel ils se feraient tuer, l'idéal de M. Poirier: faire honneur à ses affaires.


 Ce qui frappe, tout d'abord, dès l'entrée en un Salon quelconque, c'est, avec la dépense vraiment extraordinaire d'habileté et de science technique, la prodigieuse ressemblance de toutes les toiles entre elles, ressemblance qui va jusqu'à ce point que, sans certaines singularisations superficielles destinées à servir d'enseignes et préméditées indépendamment du reste de l'œuvre, ainsi que des marques de fabriques, on pourrait, le plus souvent, déplacer, d'un tableau à l'autre, les signatures, sans que nulle grande incohérence en résultât! Jadis cette analogie des talents s'expliquait à peu près d'elle-même, conséquence logique, nécessaire de prémisses sues. Le Salon était presque exclusivement réservé aux peintres académiques et à leurs élèves. Tous avaient subi une éducation commune, possédaient une commune conception de l'art, étaient sursaturés des mêmes idées, usaient des mêmes formules, des mêmes procédés, professaient la même croyance en l'infaillibilité d'un seul Idéal, qui était l'idéal fabriqué et estampillé par l'Ecole de Rome. Aujourd'hui, les Académiques sont devenus, décidément, en minorité. Les salles du Palais de l'Industrie ont été envahies par une foule d'artistes, jeunes, ayant bruyamment rompu avec les antiques et officielles traditions, ne possédant nullement l'unité d'idée et d'instruction technique de leurs prédécesseurs, et affichant et clamant très haut leur prétention de réagir contre ces

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