Notice: Undefined index: header in /home/formationn/www/mercurewiki/extensions/ProofreadPage/ProofreadPage.php on line 222

Notice: Undefined index: footer in /home/formationn/www/mercurewiki/extensions/ProofreadPage/ProofreadPage.php on line 223

Notice: Undefined variable: wgProofreadPageAllowIPs in /home/formationn/www/mercurewiki/extensions/ProofreadPage/ProofreadPage.php on line 429

Notice: Undefined variable: wgProofreadPageAllowQ4 in /home/formationn/www/mercurewiki/extensions/ProofreadPage/ProofreadPage.php on line 431
Page:Mercure de France tome 003 1891 page 033.jpg - MercureWiki

Page:Mercure de France tome 003 1891 page 033.jpg

De MercureWiki.


derniers. D'où vient donc cette similitude de résultats procédant de causes qui paraissent tant différentes?
 Ne serait-ce pas, tout simplement, que, malgré cette ostentatoire réaction contre le vieil art académique, les nouveaux venus suivent des errements identiques à ceux de leurs aînés ? Ils se figurent avoir affranchi le dessin et découvert la couleur, ils n'ont fait que remplacer, selon le joli mot de Boulanger, le casque par la casquette, et que proclamer l'indignité du bitume. Ils se sont bornés à changer de formules et de modes ; ils n'ont point, ce qui serait la vraiment bonne réaction, renoncé à toutes les formules, à toutes les modes, à tous les Idéaux tout faits ; ils n'ont point su se contenter d'interroger, oublieux de tout savoir et de toutes conventions, le profond de leur âme (au cas où ils auraient une âme), ni en retirer, vivantes et palpitantes,des sensations vraies,des émotions vraies, des idées, pour nous les montrer, naïvement.
 A quoi d'ailleiirs cela leur eût-il servi ? Le public qui admire, le public qui achète, le public qui sacre grand peintre ne tient guère à toutes ces babioles. Il demande qu'on ait du talent, tout simplement, et le talent pour lui c'est, ils le savent bien, cette habileté prodigieuse des mains, cette habileté de prestidigitateurs que tous possèdent presque au même degré.
 D'ailleurs,cette sine-qua-non habileté, nos roublards industriels l'ont, en leur ateliers, baptisée, vraiment maquignonneusement, d'un beau nom fort certes idoine à inspirer le respect au bourgeois ; ils l'appellent : la Science:
 — La science de l'impersonnel et du banal, sans doute !... Ce mot-là est même le grand mot des artistes actuels — comme ce fut, d'ailleurs, celui des Académiques. On s'en sert à tout bout de phrase, pour assommer le piteux profane qui n'a point la foi.
 — La science !... Monsieur!... Mais la science ?... Alors vous ne croyez pas qu'on ait besoin de science?... Mais les Maîtres, Monsieur... les Maîtres y croyaient, à la science !... à la science!...
 Eh oui, les Maîtres croyaient à la science et, ce qui est beaucoup mieux, ils la possédaient, et c'est pourquoi je ne puis me persuader que nos modernes badigeonneurs tiennent bien la vraie. Car, enfin, point n'est besoin d'être sorcier pour distinguer la radicale dissemblance qui existe, à ce spécial point de vue, entre nos petits bonshommes de maintenant et les grands artistes d'autrefois. Prenez, par exemple, une œuvre de Michel-Ange, une de Raphael, une d'Holbein, une de Rubens. Aurez-vous besoin de les longtemps étudier pour en chacune discerner une science du dessin, de la couleur, de la composition, également profonde, et pour, d'autre part, constater que le dessin de chacune que la couleur, la composition et le modelé de chacune sont essentiellement dissemblables ? Pourquoi ? Sans doute parce que, les uns et les autres, ils ignorent cette hypothétique Perfection, soit-disant

Outils personnels