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d'aujourd'hui ne trouve point assez d'encouragements lorsque son fils lui déclare « sa vocation », et des foules de petits Homais se mettent à étudier la technique du badigeonnage, et leurs papas de dire (j'ai entendu le mot): — « Mon fils apprend, monsieur, à devenir artiste !... » Ils l'apprennent, en effet; ils l'apprennent si bien que tout le monde se déclare très satisfait des résultats qu'ils obtiennent. Regardez-les, au Salon, les petits Homais, tous les petits Homais !... Ont-ils assez de talent ! Ont-ils assez de science !... Ils connaissent tous les trucs, tous les procédés, tous les escamotages, toutes les ficelles, tous les moyens d'être génial sans génie, et même spirituel sans esprit !... Et ceci dit, comment maintenant s'étonner de la similitude de toutes les peintures exposées et de cette fameuse habileté qui se retrouve en toutes, toujours invariablement la même. Soit plusieurs milliers de calicots, à aspirations artistiques, et pourvus, tous, d'intellects banaux comme des fours. Après quinze ou vingt ans d'études, devenus très habiles et très savants, pourquoi ces calicots seraient-ils moins banaux qu'au début? Les neuf dixièmes des peintres dont nous voyons les toiles au Salon sont-ils autre chose que les calicots en question?...


***


 Mais, ce n'est point tout. Nos peintres de Salon se ressemblent parce qu'ils sont, à leur début, tous également doués de la même absence d'originalité et de la même absence de sens artiste, parce que, tous, ils arrivent par l'opiniâtre piochement des mêmes méthodes et des mêmes procédés, parce que, tous, ils poursuivent le même idéal commercial. Ceci est entendu, mais il pourrait se produire que, malgré cette nécessaire identité de fonds, qui est tout, il existât entre eux (ce qui serait peu, mais ce qui serait mieux que rien) une certaine dissemblance, extérieure et de détail. Pour cela, il suffirait que chacun d'eux eût assez d'intelligence, pour concevoir lui-même une quelconque idée à développer. Il n'en est rien.
 Nos jeunes aussi bien que nos vieux calicots sont (et c'est la leur grande force, la vraie cause de leur succès) incapables d'avoir l'ombre d'une idée et dans tout, jusque dans le choix du sujet, chose presque insignifiante, se contentent de faire ce que tous les calicots du monde considèrent comme le summum du bon goût: ils suivent la mode! Or, la mode est au joli ― un joli qui n'est point de tous les siècles, un joli qui peut être et qui est le plus souvent très laid, mais qui n'en est pas moins le joli de maintenant. Définir cette chose complexe et subtile serait long. Peu de mots englobent autant d'idées et d'actes hétérogènes. Je tenterai pourtant (n'ai-je point promis d'étudier en détail la fabrication de l'article pour Salon et n'est-ce point là un des éléments les plus importants de cette complexe industrie ?) je tenterai pourtant d'en montrer les plus saillants, caractères.
 Un des principaux consiste en un essai de fraude sur le

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