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Marie Defresnes et M. Raymond, l'un des rares qui sachent dire le vers et lui garder sa beauté propre sans nuire en rien à l'action.
  Phyllis, comme Le Soleil de Minuit, a montré la souveraine puissance du rhythme. Cette églogue, vieille d'un demi-siècle (juillet 1842), écrite d'après un hémistiche de Virgile : Phyllida amo ante alias, où nulle péripétie n'occupe l'attention et ne complaît à la futile curiosité, a charmé comme un rêve de noblesse et de joie antique. Peut-être aurais-je préféré que l'on choisît un poême plus important de Théodore de Banville, L'Ame de Célio par exemple, cette merveille. Mais, même ainsi, il était bon de rendre hommage à la mémoire d'un maître qui nous fut cher.
  La jeune littérature aurait fait triste mine, à côté de nos ainés, si L'Intruse ne nous avait pas consolés de Chérubin. Ce fut la véritable révélation de la journée même pour nous, qui, dès longtemps, avant même le courageux article d'Octave Mirbeau, admirions Maurice Maeterlinck. Qu'importe l'action même, aussi simple que celle du Prométhée enchaîné; qu'importent les figures apparentes du drame ? Entre toutes leurs paroles s'interpose un être d'angoisse et de terreur, celle qu'on n'a point invitée, l'impalpable, l'invisible ; elle est éparse dans tous les gestes, donne un timbre surnaturel aux voix et, simplement parce qu'elle est là, les mots ordinaires de la vie prennent un sens différent d'eux-mêmes, et leurs syllabes transfigurées portent toutes des marques d'effroi. C'est un spectacle d'entière probité, où l'œuvre ne doit rien qu'à soi-même. L'aïeul, le père, les jeunes filles, ce sont des êtres de toujours et qui ne sont sacrés ni par la légende ni par l'art ; toutes les fois que quelqu'un prononce le nom d'Hélène ou d'Hamlet, de Tartuffe ou d'Hernani, il profite de toute la poésie latente enclose dans ces noms magiques depuis des siècles ou des années. Rien de tel dans L'Intruse : Maurice Maeterlinck est avant tout un poète, c'est-à-dire un créateur, celui qui découvre dans le monde des analogies nouvelles et en qui j'aime à saluer une âme de noblesse native et de mélancolie tragique. L'Intruse a été mise en scène avec beaucoup d'intelligence, en un décor de brume grise qui appelait immédiatement un nom : Eugène Carrière. Les interprètes se sont montrés dignes de l'œuvre : Mlle Camée était vraiment redevenue elle-même, la plus subtile trouveuse d'intonations et de lignes qu'il y ait, et M. Lugné Poë, l'aïeul aveugle, apparaissait bien

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