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de la préservation, le glébain, maître d'un toit borné par un lopin. — Voilà le fond, voilà le drame : voilà du même coup, en ses grandes démarcations, toute l'histoire de la terre. Il s'en déduit : l'instinct de la libre propriété, de la possession immédiate aux prises avec l'ordre, la loi, la défense de transgresser les fictions légales. En Germaine tout à coups s'éveillera, à l'apparition du Mâle, de la brute héroïque et amoureuse, sortie de ses taillis et venue se mêler aux pétulances d'un jour de ducasse, la faunesse des ascendances de la forêt, la femelle chaude de soleil et mûre pour les ruts copieux. Elle s'abandonnera aux baisers, connaîtra les possessions enragées au fond des fourrés, mais sans abdiquer ses prudences de paysanne, de fille de riches tenanciers, son sang de propriétaire. Elle résume, celle-là, à travers un universel aspect de la féminité, cauteleuse à la fois et sincère, prise et reprise, l'instinct et le calcul des races mi-sorties de l'animalité, entrées dans un état de civilisation minoritive. »
  M. Camille Lemonnier excelle en la psychologie de ces êtres « mis-sortis de l'animalité », et celle de Germaine est des plus intéressantes. On a dit assez généralement, tout en reconnaissant qu'elle avait bien compris le rôle, que Mme Marguerite Rolland n'incarnait point la paysanne : mais Germaine n'est déjà plus la fille des champs, ses auteurs sont de « riches tenanciers », elle est, par rapport aux autres paysannes, une demoiselle. La blancheur de son teint ne me choque donc point, non plus que la quasi grâce de ses manières. Et combien il est exact que ce soit précisément celle-là, et non quelque brute, qui ait touché, affolé, aveuli le sauvage Cachaprès ! Mme Marguerite Rolland, selon moi, incarnait donc, au contraire, absolument le personnage. C'est plutôt M. Chelles, physionomie d'ouvrier cossu et jovial, qui s'éloignait du type hâve et farouche du terrible à la fois et candide braconnier ; M. Chelles s'est montré avec ses ordinaires qualités, mais aussi ses défauts : emphase de geste et de voix. Je ne crois pas qu'il soit possible d'être supérieur à Mme Herdiès dans la vieile Cougnole : c'est tellement « ça » qu'on se demande si réellement l'actrice n'a point l'âge, la voix et l'infirmité du personnage ; il m'a fallu voir de près Mme Herdiès et causer avec elle pour m'assurer que non. D'un tout petit rôle, qui eût pu être insignifiant, Mme Suzanne Gay a su faire une création étrange : elle se tourne, se tord, se gratte, ronge ses ongles, saute, court, et donne bien l'impression

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