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l'œuvre, le souffle, la puissance de l'observation, qui consiste non pas dans l'amoncellement d'une foison indistincte de détails, mais dans leur choix, leur ordonnance, leur caractère spécial et frappant de vérité, la perspective des plans où se détachent en vigueur les figures principales, celles-ci bien assises, mises en lumière, solidement et magistralement exposées, tandis qu'autour d'elles, les poussant et les soutenant, les motifs secondaires sont groupés dans une savante et méthodique architecture, qui favorise l'unité de l'ensemble et contribue à maintenir l'édifice dans l'équilibre et l'harmonie qui lui conviennent. Chez le romancier russe, rien. C'est un gâchis de scènes journalières qui se succèdent les unes aux autres, au hasard des événements, avec l'absurdité du relatif et l'inanité du concret, sans vision supérieure ou, du moins, différente de la manière de voir et de sentir de la foule, vision qui seule constitue l'artiste, dont le rôle est justement de révéler à la masse des esprits inféconds les aspects nouveaux qu'il découvre aux choses. Et, suprême reproche, qui peut-être les contient tous: point de style. Le livre russe est mal écrit. Pis: il n'est pas écrit.
 Qu'y a-t-il à ajouter à cela? Bien loin d'être à invoquer, cette littérature constitue une preuve de plus du manque complet de sens esthétique chez les Russes.
 Il n'y a guère que deux écrivains qui aient eu quelque conscience de ce que c'est qu'écrire. L'un, l'initiateur même de ce pseudo-réalisme national, et qui n'espérait, sans doute, pas un pareil succès de progéniture, après avoir copieusement sacrifié au romantisme, fut entraîné par le mouvement de réaction qui produisait Dickens en Angleterre, Balzac en France, tout en gardant cependant de ses premières fréquentations les instincts de couleur, de recherche dans l'expression, de scintillation dans la description, de pittoresque dans le récit, qui lui créeront une place avouable dans les faites littéraires. L'autre, le pilote dont le définitif coup d'aviron poussa complètement l'esquif des lettres russes dans le remous glauque et lent où il stagne depuis lors, participa à l'établissement du naturalisme de concert avec plusieurs romanciers français en compagnie desquels il vécut, dont il partagea les tendances et pratiqua l'esthétique; il affirma toujours, du reste, ses relations avec l'Europe, s'en réclama et arbora glorieusement le surnom d'« Occidental », dont ses compatriote le chargeaient avec colère et souvent même avec mépris. Ces deux écrivains seuls conservèrent un style en prenant une âme russe. Les autres ont peut-être une âme russe, mais ils écrivent comme des co...saques.
 Je ne nie pas qu'à d'autres points de vue des œuvres russes ne puissent avoir quelque valeur. Ce ne sont point des œuvres littéraires, mais ce seront, si l'on veut, des œuvres documentaires, morales, sociales, politique, philanthropiques, religieuses, mystiques même — quoique, à mon avis, le mysticisme slave ne soit rien moins que du mysticisme. De là, sans doute l'erreur des bons enthousiastes de la Russie au sujet de cette librairie. Ils se sont extasiés devant ce fatras de

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