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sont tristes comme la lointaine île du Nord où je suis née. Ils m'en rappellent le ciel, la terre,— et la mer! Ils sont tristes, avec peut-être quelques reflets de lune, avec peut-être un rayon perdu de soleil pâle... Et mon âme est telle, sans doute, elle est la sœur de mes yeux, la sœur de cette nature obscure et dure : un désert y épand des sables... J'ai peur d'avoir une âme obscure et dure... J'ai peur que sous l'ombre hyaline qui les voile, il n'y ait rien, — rien dans mes yeux, rien dans mon âme!... »
 L'Illusion vacillait comme une flamme, au souffle du sommeil.
 «— Vous le savez, et si vous ne le savez pas, qui vous le dira ce qu'il y a derrière le voile? O Aventure! — O, malgré vous, Aventure! — qui vous le dira?... Je ne suis qu'un voyageur matinal qui se mire, en passant, dans les eaux violettes du golfe encore endormi. Le train m'emporte et me voilà dans une plaine toute bleue, et me voilà sous une futaie triste de sa verdure blême. Si c'est moi qui reste et si c'est vous qui marchez, qu'importe, puisque l'un de nous certainement s éloigne de l'autre, d'un pas, à chacune des secondés que marquent les diastoles de nos cœurs. Déjà, peut-être, vous songez aux rencontres futures, vous vous demandez quels seront vos lendemains et les jours qui suivront vos lendemains. Une longue perspective de joies (les plus voisines sont encore indécises) s'en va devant vos regards jeunes : je suis la minute présente, et le présent n'existe pas pour une âme inquiète. Telle est la vôtre, et si vous aviez pénétré davantage en moi vos paupières se seraient closes sur la vision fastidieuse déjà... J'ai donné à votre actuel ennui le plaisir de la surprise, vous m'en saurez gré, peut-être, jusqu'à l'heure des prochaines distractions... »
 L'Illusion retomba, vaincue par le sommeil.
 La robe de Sarah claquait au vent, pendant qu'elle répliqua :
 «— Non, non, je ne m'ennuie pas : j'ai un but

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