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requis la sotte malignité des fillettes, aux soirs d'amoureux prurits, que d'autre part sa naissance lui interdisait formellement le plaisir tarifé des filles de joie, il s'était vu, jusqu'à ce qu'il connût Marie, condamné à un célibat d'autant plus cruel que, souffreteux et de nature tendre, il avait d'impétueux besoins de moral épanchement.
 Ainsi traqué par le destin, Phanuel était pourtant resté sans haine. Le cilice de douleurs endossé dès le premier jour avait purifié son âme, ennobli son esprit ; insensiblement il s'était détaché de la réalité marâtre pour s'absorber, à la façon d'une plante, dans les consolantes joies du rêve, et bien souvent, par les nuits clairs, ce bizarre solitaire avait pleuré d'extase avec des bégaiements éperdus et de fols gestes d'étreintes vers les astres, vers les nuées, pour les brises...
 Aussi lorsque la blonde Marie, par un miracle d'adorable pitié, lui offrit un soir ses lèvres nuptiales, il pensa mourir d'allégresse ; ses élans de passion si longtemps endigués s'épandirent d'un coup en larges flots d'infinie tendresse, submergeant à jamais les désespoirs abolis, et ce fut une aube d'existence nouvelle, toute vibrante de clartés. Libéré des tourmentes anciennes par la voix pacifiante de l'Amie, il connut enfin l'heur de vivre et se grisa du vin violent des neuves espérance. Son éternel rêve, matérialisé désormais, se constitua tout entier dans cette enfant de vingt ans, aux cheveux couleur de crépuscule, que son amour créa une seconde fois à l'image de la surnaturelle Maîtresse songée aux soirs de solitude. Il la magnifia comme l'Idole souveraine qui incarnait toute sa joie, vers qui montaient tous ses espoirs, et il vécut d'ineffables heures, blotti dans l'affection sororale de Marie, ne respirant que par elle et pour elle, en une complète abdication de sa volonté, tel qu'un enfant.


 En se retrouvant seul, après la fatigue cérémonie des funérailles, Phanuel, pour la première fois, songea que si la Mort était la Reine du Rapt et de Deuil, elle était aussi la grande, la véritable Consolatrix afflictorum, et il se résolut au suicide. Cette décision prise, il fut plus calme. Il se procura une fiole d'acide prussique, et, sûr de son prochain affranchissement, il se plut à se remémorer l'élégie de ses deux ans de ménage écoulés en un unique frisson d'amour. Il revécut le passé, minutieusement, minute par minute, et le charme douloureux de ses songeries le captiva si bien que les heures présentes furent brèves... Peu à peu, elles firent, les

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