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pourtant de courir trop l'originalité, qui est, selon, Corbière :

...Une drôlesse assez drôle de rue
Qui court encor sitôt qu'elle se sent courue.

 Il dispose d'assez de ressources pour ne pas s'en tenir à ces exclusives excentricités de tours et d'expressions qui, répétées, se vulgarisent jusqu'au cliché, et ne laissent pas de fatiguer, d'autant que ses concepts, pour la plupart, me semblent entachés de quelque banalité. Ses préoccupations sont telles :

Eût-il pas mieux valu encore ne pas naître?...
Où est le Bien, à quoi reconnaît-on le Bien?...
...Peut-être ai-je peur que la vie
Et la Mort soient d'ennui pareil...
...Savoir s'il est vrai que l'on meurt d'amour!...
...Les Elfes sont partis et les Lutins sont morts.

 Cela n'est pas si neuf, il me semble. De ci, de là, des sentimentalités qui détonnent. Le Chemin de Rome — IV, où ce vers :

Ah! nom de Dieu, de nom de Dieu, de nom de Dieu!

et la seconde partie d’Aubes maternelles, où ceux-ci:

C'est pas pour dire mais, à la fin, c'est rosse
De fabrique tant d'enfants que ça!
versent dans le pire monologue et ne dépareraient pas le programme d'un beuglant. On a d'autant plus le droit de se montrer sévère, que l'on sait toute l'exquisité de ce pur esprit qui a nom Paul Redonnel et ce que l'on est en droit d'attendre de lui.
 Une pièce dédiée à Charles Maurras et où il est parlé « des Nymphes qu'ont tenté de tuer les Barbares » pourrait faire croire que le Poète s'est rallié à l'École Romane. Il n'en est rien, et nul plus que lui n'est dénué de tout esprit classique, de tout sens de la tradition. Il nage — ce qui n'est déjà pas si détestable — dans les eaux de Corbière, de Rimbaud, de Laforgue, et c'est un petit poisson vigoureux qui ne demande qu'à devenir grand. Son nom est à retenir, certes ! et déjà, dans ce volume de début, parmi des incertitudes et des erreurs, s'ébauche une puissante personnalité. Quelques pièces même se lignent définitives, telles : Colloques d'Êtres, Pour l'aimer tant, Rimes vertes. L'Auteur avoue ne pas répugner à l'étiquette de décadent: « J'attendrai, dit-il, pour récuser cette épithète, qu'elle soit plus définie et en des bornes moins apocryphes. » Il a raison. La haine des sots est la pierre de touche du talent. On peut être « gueux », « sans-culotte » ou « décadent » fièrement. L'injure ne fait du tort qu'à ceux qui la profèrent. Mais on n'espère pas de moi que j'analyse en quelques lignes une œuvre si forte, et je ne puis que conseiller aux curieux d'art de la lire. Elle leur réserve sûrement de délicates joies et d'esthétiques voluptés.

E. R.


 Henrik Ibsen. Étude sur sa vie et son œuvre, par Charles

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