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engagée sur un malentendu né d'étrangères causes.
Ce m'est odieux en effet de penser que des Poëtes puissent ainsi, de propos délibéré, démériter des Cygnes et des Lys. Réflexions faites, je me persuade que, s'ils partirent en guerre, c'est sur le conseil de Voix Malignes.
Autour de la Littérature rôde une phalange de Macaques sans rimes ni raison, dont le désœuvrement consiste à promener leur poche-à-fiel de l'Orient à l'Occident à seule fin de brouiller, moyennant des procédés fouinards, le Soleil-qui-se-couche avec le Soleil-qui-se-lève.
Chez nos innocents Poëtes, il en est sur qui porte cette hideuse diplomatie.
Le mal vient de ces sycophantes que leur seul office de Judas met au nombre des Apôtres.
A l'avenir, jouons du pied dans leur second visage.
Cela nous portera bonheur.
Pour conclure :
Oublions nos égratignures passées et désarmons. L'hostilité des Vieilles Barbes est suffisante; opposons-lui notre paix intestine.
En conséquence, je prie MM. Camille de Sainte-Croix, Bernard Lazare et Vielé-Griffin, Henri Mazel, François de Nion et George Bonnamour, Iwan Gilkin, Zo d'Axa et Paul Roinard, Léon Deschamps, Maus, Werhaeren et Picard, Marius André, Paul Redonnel, Charles Bourget, G. de Dubor, Albert Mockel et Pierre-M. Olin, Robert Bernier, Camille Mauclair, René Ghil, Alfred Vallette... directeurs ou rédacteurs en chef, de prêcher la conciliation à leurs Collaborateurs, — que l'on soit Symboliste, Evolutif, Roman, Romanesque, voire Magnifique.
10 septembre.
Saint-Pol-Roux.