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« Me voilà toute seule. Reste à s'organiser, arranger sa vie »; et qu'en disant, elle torturait par des poses inaccoutumées ses bras, — oh ! eux, très beaux encore et même relativement superbes, relativement à l'inconsistante jeunesse, - ses bras veufs du cou très cher qu'elle aurait eu tant de joie à étrangler pour qu'il ne se pliât pas une fois de plus sous l'étreinte de bras différents — oh! oui, on pouvait le dire — des siens!
 Il faut savoir encore qu'elle avait un vrai gros chagrin, en la pantomime des simagrées obligatoires, — car, seule ou pas seule, est-ce la même chose, voyons? — et que, si elle avait été seule, toute seule, elle se serait vautrée sur ses tapis, se serait saoulée de larmes amères et de « Ah! mon Dieu! » toutes les deux secondes, et de « Qu'est-ce que je vais devenir? » dans les intervalles, et de — car elle avait de la religion — « Sainte Vierge Marie, rendez-le moi! »
 Il ne reste plus rien à savoir, hormis ceci, que le Poète avait beaucoup d'esprit et qu'il faisait des vers, des vers « Ah! ma chère ! des vers! oh! une grâce! un charme! Enfin, avouez qu'ils sont bien. Des caresses, vraiment oui, inexprimables, des caresses, des caresses... »
 « Pense, disait le Poète, pense au pâle abandon... » Et la pas jeune et guère plus jolie femme devenait toute gracieusement pâle et finalement, — tel qu'un ciel enflammé des avant-crépuscules qui s'atténue vers les candeurs de l'agonie, — toute blanche, toute blanche, toute blanche...
 Ah! prends garde aux poètes consolateurs, prends garde au Verbe, à la magie de réalisations, prends garde aux Mots qui se dressent et vivent, aux évocations improvisées, aux incantations créatrices, prends garde aux logiques de la Parole : — toutes les syllabes ne sont pas vaines.
 Le Poète disait :
 « Pense au pâle abandon des vieux lys solitaires. »

Remy de Gourmont.

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