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joie de vivre. Les oiseaux chantent à rompre leurs gorges, des fleurs merveilleuses s'épanouissent. Le soleil inonde les feuillages. Partout des couleurs hilares, des verts d'émeraude, des bleus de lapis et de saphir, des rouges triomphaux de rubis clangorent des fanfares d'allégresse. La nature insensible et bête, débordante de sève et de santé, exulte, gazouille, rigole à s'éclater le ventre, se tord en une effroyable et rutilante et cynique gaîté - comme pour témoigner de son indifférence, ou, peut-être, de sa haine, devant la mort effroyable d'un de ces pauvres êtres douloureux qui se sont évadés de sa géhenne d'inconscience, sur les ailes de la pensée...



***


 Telles sont les quatre toiles que je connaisse d'Henry de Groux, les quatre seules qui, je crois, aient, jusqu'à ce jour, pénétré en France, le reste de son œuvre étant en Belgique.
 Certes, il serait téméraire, après ce trop rapide examen d'une trop faible partie de ses productions, de vouloir formuler sur lui un jugement définitif. Néanmoins, ces quatre singuliers tableaux, où se laisse deviner une parenté de génie avec les maîtres du drame excessif et truculent, avec les Caravage, les Breughel d'Enfer, les Callot, les Goya et surtout les Delacroix, ces quatre singuliers tableaux m'ont paru, malgré tels insignifiants manquements de technique et un parti-pris de dramatisme peut-être exagéré, si puissamment originaux, si profondément suggestifs, d'un art si vraiment robuste et si vraiment à part, que je n'ai pu me tenir d'en parler un peu longuement, convaincu que — quelle que soit La direction qu'il choisisse dans l'avenir — le jeune homme qui a peint ces quatre toiles étranges, ces quatre cauchemars, est une personnalité qui aura sa place et sa place glorieuse dans l'histoire de la peinture.
  Août 1891.

G.-Albert Aurier.

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