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LES LIVRES (1)


 Enquête sur l’Évolution littéraire, par Jules Huret (Charpentier). — Voir page 236.
 Promenades sentimentales, par Jean Thorel (Perrin et Cie). — La plupart des écrivains actuels ont perdu l'habitude de dire : je ; Musset les a dégoûtés jusqu'à l’écœurement de l'éloquence et de l'impudique mise en scène de soi-même. Ils ont cru, par un simple changement dans la forme de leur phrase, changer l'ordre des choses, à tort peut-être. En somme, sous des noms d'emprunt, sous des vêtements d'apparat, c'est toujours nous-mêmes que nous racontons, et les drames auxquels nous nous déclarons étrangers, les souffrances et les joies soi-disant illusoires que nous attribuons à des êtres de fiction, tout, jusqu'aux paysages d'Athènes ou de Ville-d'Avray où nous leur assignons des demeures, tout cela c'est nous, nous seuls, notre vie de rêve ou d'action, la même vie. Et, inversement, le je n'impliquera pas par lui seul que nous disions notre pensée habituelle, celle qui fait l'apparente unité de notre individu: les Confessions de Rousseau sont presque aussi fantastiques que les Mille et une Nuits, et le désir de leurrer son monde y apparaît à première lecture.
 Il n'est pas inutile de se rappeler ainsi combien l'élection d'un pronom personnel ou d'un autre est peu importante au fond pour goûter en toute sécurité les Promenades sentimentales de M. Jean Thorel. On risquerait de gâter son plaisir pour des préjugés de technique, si le « vous disais-je » qui termine la ligne initiale faisait craindre tout de suite, à défaut d'autre informé, le bavardage sans art des élégiaques. Et vous y connaitrez au contraire l'âme la plus riche d'aventures, de volontés et de créations contradictoires, au point de pouvoir fournir des thèmes aux poètes, hélas trop nombreux ! qui manquent d'imagination. Le livre est divisé en deux parties : Sous un ciel triste et Vers le Passé: c'est d'abord, à propos de rencontres faites au hasard de marches en Picardie, une longue théorie de femmes, évoquant des amours différentes, depuis la pure contemplation intellectuelle jusqu'au simple instinct de la chair ; puis, tandis que se déroulent, indiqués en quelques lignes, les paysages du Rhin, « le Fleuve légende, le Fleuve mystère », les ancêtres renaissent, ou

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