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 La Joie de Maguelonne par A.-Ferdinand Hérold (Librairie de l'Art indépendant). — Le nouveau poème de A.-F. Hérold indique beaucoup plus nettement que tout un volume d'interviews l'évolution littéraire accomplie ces dernières années. Voici un poète qui de très bonne heure ne fut plus un apprenti et connut toutes les subtilités de son art; il s'est cependant modifié peu à peu et en est venu à une conception esthétique fort opposée à celle de ses œuvres anciennes. Il semblait d'abord qu'il eût subi — comme la plupart d'entre nous, et c'est une des plus nobles filiations que je sache — l'influence dominatrice et presque exclusive de Leconte de Lisle. L'exil de Xavini, les Pœans et les Thrênes, étaient une interprétation traditionnelle des mythes hindous et grecs en alexandrins sonores. Çà et là des poèmes comme la Chimère décelaient déjà un effort pour renouveler les légendes en les déformant, et pour les soustraire aux catégories du temps et de l'espace. Maintenant la transformation est complète et la princesse Maguelonne vit dans un monde aussi illusoire et aussi réel que les personnages de Racine ou de Shakespeare : car la négation de toute époque et de toute contrée oblige à créer un décor spécial, précis et harmonieux, qui corresponde à l'action racontée ou dialoguée ; les êtres que la volonté du poète fait ainsi surgir du néant sont contemporains de tous les siècles; ils participent à l'absolu et ont néanmoins une existence propre : c'est ce que comprirent dès le début Ephraïm Mikhaël et Henri de Régnier. Les noms de ces deux poètes, si distincts l'un de l'autre malgré certains principes communs, montrent assez qu'il ne s'agit point ici de cette chose sans nom que, faute de mieux, on appelle une école — par ironie sans doute et pour bien marquer la cuistrerie réciproque des maîtres et des disciples. On rencontrera chez A.-F Hérold des sympathies et des affinités avec tel ou tel des écrivains récents et de nos aînés, jamais cette ressemblance trop exacte qui est la manie de quelques-uns. Je n'en veux pour exemples que sa rhythmique et sa langue. Il a employé dans La Joie de Maguelonne les mètres les plus variés, les formes les plus diverses depuis le simple quatrain à rimes croisées ou enclavées jusqu'aux longs couplets de vers libres où s’entremêlent les rimes et les assonances, sans compter les sonnets, les tierces-rimes et même un pantoum et deux proses latines; ces combinaisons nouvelles de syllabes, employées toujours avec certitude, produisent les effets les plus imprévus : oyez plutôt ce tercet où la troisième rime est sournoisement remplacée par une assonance:

Et mes doigts aigus de nacre et d'ivoire
Sont des fuseaux prêts à tisser la toile
Qui prend les Héros fiers de leur victoire.


 Cette succession de morceaux de mouvement différent se rapproche beaucoup plus de la musique que les tentatives de nos chers évolutistes-instrumentistes. La langue que parlent les personnages du Mystère se distingue par une rare et louable particularité: elle est simple — trop peut-être à

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