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voix mouillées de clapotis scintillants près des talus de cendre, près des roseaux, qui bruissent et résistent, dans une constante vibration, harmonieux, sonores, aux empressés assauts du courant; voix fantômatiques des brises molles, des brises tièdes, imprégnées des odorants secrets que leur confièrent les frissonnantes corolles épanouies, des brises sous lesquelles ondulent les feuillées de la berge, semblant un troupeau velouté de bêtes nerveuses et souples s'étirant.
 Aux rives, c'est le jeu des fumées pâles, glissant lentement sur la terre. Des brumes claires s'effilochent comme de très vieilles écharpes, soyeuses et frêles. Leur voile opaque se déchire aux buissons, qu'ils décorent de fictives toisons neigeuses. Plus loin, elles reculent à l'infini la perspective réelle, masquant les meules violettes, les prés dépouillés et nus, les arbres, d'une vapeur laiteuse qui se poudrerize de blanc mat, aux rayons lunaires.
 L'haleine embaumante des foins récemment coupés s'atténue au contact de cette obscure senteur, aux relents de marécage, mêlés du fade parfum des nymphéas et encore de l'odeur irritante des menthes sauvages, qui flotte sur l'eau, les soirs d'été.
 Étendue à l'arrière de la yole, la jeune femme distinguait à peine le visage du rameur. Du reste, ils parlaient peu, subissant tous deux la mystérieuse poésie du lourd décor de ténèbres.
 La fuite de la barque se perpétue, monotone, plaquant de rejaillissants éclairs métalliques sur le bitume de l'onde ; et de menus globules d'argent accompagnent la plongée régulière des rames.

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 Souvent ils prolongeaient ainsi leur charmante errance nocturne entre les rives connues, heureux de cet isolement intime, que berçait le flot rêveur, complice muet des songeries amoureuses.

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