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 Une honnête Femme, par Armand Charpentier (Perrin et Cie). — Livre d'une réelle valeur, et, si l'on ne peut être de l'avis de l'auteur sur certains points de droit commun, il faut louer très fort cette étude fine, remplie de détails d'une banalité voulue, absolument exquise. L'honnête femme est, selon Armand Charpentier, la créature saine de corps et d'esprit obéissant à des instincts normaux sans trop se préoccuper des préjugés de milieux. Hélène aura donc des amants parce que son mari est un imbécile, et elle ne cessera pas d'être honnête dans le sens strict du mot ; mais quel arc-en-ciel de nuances psychologiques fait rayonner l'auteur avant d'en arriver à fixer définitivement la figure de cette femme sur bleu pur !… Et que de revendications terribles ! Droit à l'amour, et, naturellement, droit à l'erreur en amour, droit au choix de l'amant, et droit aussi à la multiplicité des amants ! Cela finit par mener loin, tout en demeurant très logiquement déduit. Armand Charpentier dit: thèse sociale. Ne faudrait-il pas dire plutôt : bouleversement complet du monde ? Et puis cette Hélène, qui est si jolie, si musicienne, si gracieuse et si dévouée, fera-t-elle excuser les autres honnêtes femmes laides, point sentimentales et diablement intéressées ? Mais une femme laide, c'est, quoi qu'elle puisse faire, toujours une malhonnête femme, n'est-ce pas ?…

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 Reliquaire, Poésies, par Arthur Rimbaud, préface de Rodolphe Darzens (L. Genonceaux).— Jean-Nicolas-Arthur Rimbaud est né à Charleville le 20 octobre 1854, et, dès l'âge le plus tendre, il se manifesta tel que le plus insupportable voyou. Son bref séjour à Paris fut en 1870-71. Il suivit Verlaine en Angleterre, puis en Belgique. Après le petit malentendu qui les sépara, Rimbaud courut le monde, fit les métiers les plus divers, soldat dans l'armée hollandaise, contrôleur, à Stockholm, du cirque Loisset, entrepreneur dans l'île de Chypre, etc. Il serait actuellement à Harar, cap de Guardafui, en Afrique, où un ami de M. Vittorio Pica l'aurait vu, se livrant au commerce des peaux. — Il est probable que, méprisant tout ce qui n'est pas la jouissance brutale, l'aventure sauvage, la vie violente, ce poète, singulier entre tous, a renoncé à la poésie. Aucune des pièces authentiques du présent volume ne semble plus récente que 1873. Les vers de son extrême jeunesse sont faibles mais dès l'âge de dix-sept ans Rimbaud avait conquis l'originalité, et son œuvre demeurera, tout au moins à titre de phénomène. Sa parenté d'esprit avec Corbière et Laforgue est évidente, et la priorité du vers nouveau, libre et désarticulé à l'excès, lui appartient. Il est souvent obscur et plus que bizarre. De sincérité nulle, caractère de femme, de fille, nativement méchant et même féroce, Rimbaud a cette sorte de talent qui intéresse, sans plaire. Il y a dans le volume plusieurs pièces qui donnent un peu l'impression de beauté que l'on pourrait ressentir devant un crapaud congrûment pustuleux, une belle syphilis

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