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celle qui sans doute fut sa fiancée. Les trois personnages du drame qui ne sont pas silencieux, le Prince, le vieux Roi, la vieille Reine, parlent une langue qui est encore du silence, enfantine et sénile, langue des êtres qui viennent de naître et des êtres qui vont mourir, en petites phrases courtes et haletantes, souvent répétées et qui obsèdent ; et l'impression s'aggrave par les gestes de stupeur et d'anxiété, agrandis encore dans cette brume surnaturelle. Mais, au reste, on se raconte point la terreur, on la subit, et il serait aussi vain de vouloir rendre avec des mots l'effet d'un tel drame que l'inexplicable et impérieuse épouvante des bois nocturnes.

P. Q.  

 La Peine de l'Esprit, par Maurice Pottecher (Fischbacher). - Or, Franz cultiva la Science et tourna son âme vers la Sagesse ; il désira la Femme-Esprit sur la foi des vieux bouquins ; et les vieux bouquins ne le trompèrent pas ; la Femme-Esprit vint ; elle apparut, Eve de Miracle, élémental jusqu'alors captif dans un bouquet de roses pourpres ; et Franz l'adora ; ils passaient leur temps à causer métaphysique. Elle lui parlait dans la manière d'Allan Kardec et de P. Sinnet qui écrivit le Bouddhisme ésotérique ; et comme ceci se passait dans une petite ville d'Allemagne, les gens prirent Franz pour un sorcier. Alors, elle l'emmena prêcher la sainte doctrine devant les Académies et les corps savants, - sans doute de France et de Navarre  - et les Académies voulurent lui faire donner des douches. Elle l'emmena encore dans le ciel, parmi les sphères roulant au travers de l'immensité sidérale, en chantant de la prose de Camille Flammarion. Et pendant ce temps la mère de Franz mourut. Quand il revint, la maison était vide, le foyer éteint ; il se laissa conduire au cabaret, le soir de Noël, et voulut se consoler un tantinet dans la Vie. Mais la Femme-Esprit apparut une dernière fois, se matérialisa, rayonnante de beauté, nue et le visage voilé aux yeux de tous, et le fit mourir, pour avoir préféré, une minute, la réalité douce et tiède de la chair et les baisers d'une petite fille à des promesses de joies supra-humaine !…
 Telle est à peu près l'histoire que nous conte M.  Pottecher sur des thèmes chers aux Kabbalistes. Et, en somme, on aurait tort de rire. Par ses tendances philosophiques, l'idée si curieuse qu'il recèle, je trouve véritablement ce poème très bien. C'est si rare de rencontrer un livre qui ne soit pas le livre de tout le monde. Peut-être y voudrait-on davantage de littérature et la forme dialoguée ne convenait pas absolument ; elle fait penser aux scènes magistrales du Faust et d'Axel ; certains passages donnent même l'artifice de quelque traduction maladroite ; mais il y a nombre de couplets remarquables ; au tribunal de la Science officielle, le réquisitoire du psycho-physiologiste est d'une ironie haute et que Villiers de l'Isle-Adam, je crois, n'eût point dédaignée. - C'est ce qu'on en peut dire de moins banal.

C. Mki.  

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