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qu'elle chevauche vient de hennir à mon seuil. Le sceau des jours moroses, elle l'a brisé aux sabots de sa monture, et le nocturne manteau gemmé d'étoiles se déchire, sous le souffle prochain du jour illimité.
 (Sur la place, la foule bruit et menace, des clameurs s'entendent qui arrivent au moribond.)

Turba

 Tant que vivra l'Ennemi le bonheur fuira nos demeures, le calme bonheur que nos pères ont prédit, le bonheur qu'avaient dissimulé ceux qu'on appella d'abord les poètes, ceux que depuis longtemps on nomme les hiérophantes. Nous vivons dans les angoisses et les transes, et nous fermons nos portes, car nous craignons pour nos fils l'écho de la dernière voix mensongère. Quand, sans contrainte, vivrons-nous la libre vie, la vie aux joies paisibles, devant des tables servies, près des lits d'amour et de repos ? Pourquoi, chefs puissants et tutélaires, ne pas nous accorder le supplice de celui qui voulut rêver loin de nous ?
 (Les vieillards qu'un frisson de terreur a secoués se lèvent en tumulte.)

Senatores
 Rêver ! qui proféra ce mot et ce blasphème ? Nul ne rêve, foule stupide, le Rêve est mort !
 (Sénilement ils balbutient et ânonnent : « le Rêve est mort ! »)
Dux Populi
 Enfants, laissez faire ces naturelles puissances que nos sages ont su dompter, elles seules sont libératrices, et désormais elles œuvrent pour vous. Je sais qu'il est parmi toi, Peuple, des cœurs intrépides et que nulle action n'épouvante, mais laissez la Mort préserver les âmes faibles et craintives, des possibles remords.
Ultimus Hierophanta
 L'œuvre est faite, ô vous qui m'entourez, calmez vos impatiences : bientôt vous serez seuls. Seuls, car l'harmonie des grands bois que le souffle des soirs agite, le murmure des mers que suscite l'étoile matinale n'existeront plus, nulle oreille n'étant pour les entendre. Le son va périr, nulle bouche ne proférant plus les rhythmes, la lumière s'éteindra, nul œil ne la capturant plus. Voix éparses, rayons flottants qui entourez ma couche, avec moi vous allez fuir et l'écho
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