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 Dehors — je me souviens — pas un souffle ne faisait s'agiter les maigres platanes de l'avenue. Au ciel, ainsi que des diamants épars en un écrin de velours sombre, scintillaient les étoiles, et la nuit épandait sur la ville endormie sa sérénité bienfaisante, son calme, que ne troublaient que rarement quelques passants ou le roulement d'une voiture attardée. Un carillon sonna une heure que je n'entendis pas : devant moi se dressait la résurrection du passé, du lamentable et funèbre passé, du passé meurtrier, et quelle houle de pensées grondait confusément, à cette triste évocation!
 Enfin, le hasard — comme je le bénissais ce soir-là!— le hasard me mettait en présence de Celle qui, j'en étais sûr, sans pourtant en avoir les preuves matérielles, sans même qu'aucun indice pût m'encourager en cette croyance, avait — et un pressentiment secret, toujours latent, me l'affirmait — pris une part certaine, encouru une intime responsabilité dans la mort de ce pauvre Jean, qui tant m'avait été cher. Je n'avais jamais rencontré, parmi la foule que l'on est contraint de coudoyer, une âme pareille à la sienne. Ç'avait été, oui, je ne crains pas de l'avouer à cette heure, mon seul ami, l'unique humain digne de ce nom, prodigue si souvent à tort, prostitué, combien de fois! à ceux qu'une passagère ou accidentelle communauté d'intérêts, une vague similitude de goûts, des aspirations identiques, semble unir à vous par quelque point. Jean de Sancey, alors qu'il était lieutenant de chasseurs, avait rencontré Elisabeth, cette fille aux yeux de mystère, dans la petite ville de province où il tenait garnison. De suite, elle avait su, par quels sortilèges ? lui inspirer une de ces passions qui détiennent tout l'être en un jaloux et perpétuel servage.
 Déjà, l'inconnue qui me prenait ainsi la meilleure part de Jean, et l'enlevait à mon affection, m'avait inspiré un instinctif sentiment de répulsion, auquel s'étaient ajoutés de vagues pensers de malheur, qui! las! ne devaient que trop tôt se réaliser. Aussi m'étais-je toujours refusé à plus connaître celle qui nous séparait ainsi, et que je considérais, alors, comme une ennemie, lorsqu'un jour j'appris que de Sancey s'était tué, sans que rien expliquât ce suicide imprévu. L'autre n'avait plus reparu.
 Cette histoire, jamais oubliée, revenait maintenant avec une abondance, une précision de détails qui ravivaient ma haine et ma douleur. Et, de suite, je pris

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