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 « Sur le chemin de Joie — chemin de Douleur — où je cueillais pour m'en faire un sceptre les grands lys impérieux, j'ai rencontré d'audacieux soudards qui brisèrent ma couronne, me dépouillèrent de mes joyaux et me battirent de verges violemment; j'ai rencontré de jeunes pages aux yeux de clairs miroirs qui, après s'être prosternés avec des gestes de lévites devant mon illusoire beauté, l'ont tournée en dérision; j'ai rencontré — oh! j'ai surtout rencontré — de fiers cavaliers qui jurèrent sur la Croix de leur épée de m'emporter pour la vie au galop de leur monture, et qui pourtant m'abandonnèrent sans remords après quelque hasardeuse chevauchée.
 « Par ainsi, j'ai connu la Brutalité, l'Hypocrisie, la Trahison; et maintenant me voici nue et sans égide sous l'âpre soleil d'été!
 « Aux sept carrefours de la route, j'ai vu sept Tavernes dont les portes de fer étaient marquées de sceaux qui en condamnaient l'approche. Pourtant, de lassitude et de désespoir, j'ai franchi les seuils défendus.
 « Je suis entrée, je me suis attablée, et, pour calmer ma fièvre, à grands flots j'ai bu des vins noirs et capiteux.
 « Mais tandis que je buvais ces breuvages d'enfer, d'épouvantables chauves-souris, surgies de l'ombre complice, vinrent frôler mon visage, et les outres tombées de mes mains se tarirent avant que fut ma soif apaisée!
 « Je sortis en hoquetant de dégoût, et maintenant me voici nue et sans égide sous l’âpre soleil d'été, car je suis la Veuve, l'inconsolable, l'éternelle Veuve de mon Rêve aboli! »
 Ayant dit, Camille aux yeux tristes regarda longuement le dur chemin qui poudroyait à l'infini parmi des sites engourdis en l'horreur d'une séculaire malédiction.
 Les rais obliques d'un fauve soleil léchaient les blanches corolles si férocement qu'elles saignaient et pantelaient sous ces meurtrissantes

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