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 (II fait un bond et saute dans le chœur en passant par dessus la balustrade. Machinalement la Prostituée s' agenouille, pendant que le Juif examine le fléau de sa balances. Le Maudit reprend d'un ton grave en s'adressant au tabernacle :)
 Mon Dieu, je suis la proie que vous amènent les bêtes de proie; mais, en galant homme qui désire égaliser les chances de ce duel fabuleux, je vais compter mes griefs; de votre coté, préparez vos foudres, je ne vous violenterai pas en plein sommeil. Oh ! ma vie est bien nue, Roi des rois! Si vous n'avez pas souvenir de mes misères, je vous les apporte. Jugez ! Maudit par mon père charnel, abandonné par ma mère, j'ai roulé d'abime en abîme. J'ai tué, j'ai triché au jeu et j'ai menti. Vous m'avez laissé marcher jusqu'à vous pour mieux m'anéantir, je pense, et voici venue l'heure de la suprême chute, du péché sans rémission, du sacrilège; je n'hésite pas, j'essaie de me justifier. N'êtes-vous pas plus coupable que moi, dites, Dieu dont la droite est trop immobile, et ne pouvez-vous pas m'épargner comme complice ou me détruire soudainement ?... Je vous rends mon paradis, sinon arrachez-moi le cœur de la poitrine. Il est temps de vous décider. Je suis peut être le dernier des croyants. Et regardez derrière moi cette femme avec sa robe rouge, ses épaules pales comme des flocons de neige fondant sur un feu vif. Il lui faut des bijoux, je n'en possède point. Quand elle agite sa petite main, Seigneur, vous qui voyez tout, vous avez bien dû vous en apercevoir, il semble que tout à coup le bout d'une aile d'ange vous pousse, et l'on va éperdûment jusqu'au grand crime. Dieu, ayez compassion! Quel supplice inventerez-vous plus fort que son mépris! J'ai parcouru des routes, j'ai eu faim et j'ai eu l'envie pressante de brouter l'herbe fleurie entre les jambes des bœufs. A l'extrémité du chemin, j'ai trouvé la ville pleine de gens ivres: j'ai bu, comme les autres ; on m'a demandé de l'argent et j'ai mendié. J'ai même appris à faire le chien, à ramper, à tirer des sons rauques de ma gorge séchée par la soif. J'ai mordu... puis

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