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Qui m'ont guidé loin des royaumes éphémères
Et je peux franchir la lumière de la Porte.


C'est moi qui verrai la Dormeuse
Et c'est moi qui l'éveillerai;
Et nous écouterons, par le jardin sacré,
Chanter les harpes bienheureuses.


Des voix


Va donc, ô Vainqueur:
Puisque tu as oublié les vaines pensées,
Éveille la Fiancée
Qui t'a vu dans l'espoir de son rêve, ô Vainqueur.


III


En le lit virginal de jasmins et de roses,
Le Prince a contemplé la Dormeuse au front blanc,
Et, pour rendre le jour aux prunelles encloses,
Il approche, orgueilleux à la fois et tremblant.


Le parc éblouissant frémit d'un long sourire.
L'Élu frôle le front clair d'un baiser vermeil;
La Belle ouvre ses yeux où le printemps se mire
Et chante doucement l'hymne du bon réveil.


***


La Belle


L'aurore fatidique empourpre les allées.
Au baiser attendu je m'éveille parmi
La chaste royauté des fleurs immaculées.


]e m'éveille du beau sommeil que j'ai dormi,
Et voici que l’Étoile du bonheur m'éclaire.
Oh, c'est toi qui devais venir : approche, Ami.


Toi qui pour mon amour as méprisé la terre,
Toi de qui la splendeur hantait mes rêves saints,
Approche, ô Conquérant couronné de lumière.


Les Esprits de paix nous entourent par essaims,
Et les blancs oiseaux fils des candeurs inflétries,
Les cygnes immortels chantent dans les bassins.
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