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son manifeste que les romans naturalistes et psychologiques « sont quelque peu tombés en discrédit parmi nous ». L'aphorisme n'a rien de particulièrement hardi ni de bien nouveau : mais les motifs assignés à cette déchéance ne sauraient être acceptés, non plus que les conseils de Monsieur X. touchant la « pensée écrite », comme il dit par dédain de la littérature. Il classe en effet les naturalistes et les psychologues parmi les adeptes de l'art pour l'art, et, à le croire, « l'art n'est jamais qu'une distraction » et « la pensée écrite n'est pas un art ». Nous nous imaginions à tort que l'œuvre d'art n'était pas l'expression du rêve intérieur seulement par le son, le relief ou la couleur, mais aussi par le mot qui résume et rappelle toutes les sensations et toutes les conceptions abstraites, si bien que l'art du mot est l'art suprême, le seul qui de toutes pièces puisse recréer un monde. Point; l'Iliade et les Méditations (je cite les autorités de Monsieur X.) ne sont à aucun titre des œuvres d'art, et au nom de J.-J. Rousseau (2) qui n'en peut mais et de Lamartine transformé en fantoche ridicule, Hugo, Flaubert, de Vigny (accaparé ailleurs par le Volontaire en question) Baudelaire, Leconte de Lisle « ont menti »; ils n'ont jamais été des poètes : « le poète est celui qui... », il y a six strophes de suite pour l'expliquer fort mal; quelques syllabes suffiraient à rendre clairement la pseudo-pensée de Monsieur X. : « Le poète est celui qui ignore le rhythme, la langue, tout; le poète, c'est Moi ». Personne n'y contredirait, à moins de mauvaise volonté, et des morts illustres ne seraient pas compromis par des louanges de cette délicatesse:

Toi qui fus beau, toi qui fus bon, toi qui fus juste,
Lamartine, salut ! — Ton nom immaculé
Sonne comme un appel de l'idéal auguste;
Quand tu chantes on croit que Dieu même a parlé.

Quiconque ne juge pas à propos d'employer ce jargon informe est un « diseur de foutaises », selon une tournure galante empruntée à la préface déjà mise à contribution, comme s'il était nécessaire de mal écrire pour avoir le droit d'être jugé un homme sérieux.

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