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de son cerveau. Cette sorte de moral m'attire et m'inquiète à la fois profondément. Au demeurant, je plains les pauvres femmes qui s'en amourachent, et elles ne sauraient trop se défier de la cruauté pointilleuse et raffinée des gentlemen qui font profession de le posséder.
 L'âme dont je veux parler aujourd'hui, celle de M. Paul Radiot, est encore parmi celles que j'adore le plus. D'abord elle constitue une primeur littéraire, et une primeur littéraire aussi authentique est un sûr régal de gourmet. Et puis elle ressort de cette admirable catégorie d'âmes timides et héroiques, ou bien absurdes, comiques et enthousiasmées à la façon de ce Don Quichotte qui eût dû rester le modèle de nos vies !..... Elles paraissent même souvent arrivées à un tel point d'« emballement» dans la souffrance, ces âmes martyres, que l'évolution complète de la douleur s'étant accomplie chez elles, elles ne crient plus, mortes au monde, se contentant de rédiger une sorte de testament, que publie la maison Dentu, ou la maison Perrin, en vue de la plus grande stupéfaction des gens. A l'ouverture de ce testament, on s'aperçoit que pour se venger de leur famille ou de leurs héritiers naturels, elles ont laissé leur fortune à des maisons mal famées, à d'anciens condamnés à mort pour rébellion, même à quelques associations non autorisées de vénérables chenapans et gredins. J'eusse donc très bien compris que Paul Radiot, au lieu de ce sous-titre : « Roman épique moderne », qui semble plutôt s'appliquer aux meilleurs romans de Zola, eût mis celui-ci sur son volume: l'Elite, œuvre posthume d'une sensibilité qu'on a tuée, et qui s'en venge en substituant aux lois qui la meurtrirent, les lois idéales qui eussent assuré son parfait développement.
 Au fond, cette agréable fantaisie d'une âme de mouton-bourreau, douce ainsi que la colombe et assassine à l'instar de celle d'un débardeur soûl (2), renferme, je crois, et c'est pour cela que je m'y intéresse, le cri de protestation je plus élevé qu'ait encore poussé une jeunesse artiste et ardente contre cet éteignoir dont on la menace journellement depuis quelques années, ce concomitamment éloquent et pue-des-pieds de socialisme!
 — « Nous voulons... dit Radiot par la bouche de son héros qui est un ancien capitaine, l'instruction réservée aux cerveaux d'élite (d'où le titre !), la masse laissée à son niveau et transformée par un dressage précis, les immenses forces aujourd'hui dispersées au hasard par un stupide nivelage, distribuées à chacun suivant la valeur rigoureuse de sa race — les castes ainsi constituées formant un terreau d'une succulence inconcevable pour la culture de l’Elite, »
 Plus loin:
 — « Il ne faut plus se préoccuper du peuple, mais laisser grandir les tiges d'une belle venue, sans s'entêter sur des taillis sans sève et sans rouvre.... La vie misérable prolongée ne sert à rien ; il faut donc diminuer les hospices et laisser

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