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incident à retenir. La trame des sensations pénibles s'amincit, se déchire, disparaît enfin. Pierre respire largement, s'étire, comme délivré d'un mauvais cauchemar, heureux de ne plus rien percevoir d'inquiétant. Enhardi par la tranquillité des nerfs détendus, du corps rasséréné, il se lève, se dirige vers un meuble aux incrustations curieuses de malachite et de jaspe, en ouvre un tiroir: des lettres. Il le repousse doucement, et trouve au-dessus le tabac cherché; minutieusement il en roule une cigarette entre ses doigts demeurés tremblants. De capricieuses arabesques se forment et se défont; des spirales moirées, de bleu laiteux, montent, se perdent en un dessin changeant, escaliers de rêves candides, sertis d'azur. Pierre écoute les rafales, dont continue la course vibrante. Le fracas s'en atténue au travers des persiennes abattues, des vitraux, autour desquels le plomb figé serpente irrégulièrement, des rideaux bruns, rigides, voilant à demi la fenêtre de leur cuirasse, aux bosses cuivrées, et dont les cassures prennent un soyeux, un chaud éclat d'airain luisant, neuf: le bruit de la bourrasque devient ainsi un chant, psalmodiant les mélancolies lointaines, combien douces, semblant répéter la plainte des flots, aux soirs de jusant; et la faible, la si triste mélodie, brode ses arpèges grondants sur le ronronnement monotone du félin assoupi, dont la boule touffue, grise, tache de couleur apâlie le satin cramoisi où il ébauche une éclipse imprécise. Des craquements de boiseries sèches lézardent de brèches sonores le demi-silence.
 Abattu, non par la lassitude bienfaisante qui appelle le sommeil, mais par la survenance des découragements, de la peur éprouvée au sortir du danger, accablé de l'instable et morne fouillis d'idées qui le troublent, le jeune homme ne se résout pas à se coucher, car il connaît trop les insommies cruelles où les membres agités se refusent au repos, où les yeux vaguent dans les ténèbres, où l'esprit rode dans la nuit fantômatique.

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