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CLAUDE MONET


 Au commencement, allègue une vieille tradition de Chaldée, Baal créa le ciel et la terre et les dieux. Ensuite, il ordonna à l'un de ceux-ci de lui couper la tête, de la jeter dans l'espace et d'épandre sur le monde le sang qui coulerait de sa gorge. Il fut ainsi fait, et l'univers tout entier apparut vêtu d'un linceul de pourpre. Mais, déjà, la tête du dieu, la tête radieuse, éblouissante, de l'être primordial avait commencé de rouler dans l'éther. Et, par la vertu des torrents de divine lumière que versait la tête voyageuse, l'immense océan de sang qu'était le monde se mit à frissonner, a fermenter, a bouillonner en vagues énormes, en vagues qui, peu à peu, se solidifièrent et, bientôt, furent les minéraux, les plantes, les bêtes et les hommes.
 Et, depuis cette heure ineffable, l'aveuglante tête de Baal roule, majestueuse et sans trêve, dans l'infini, inondant de clarté, de vie, de joie et de beauté sa fille, son amante, la terre.
 Sans doute, on la blasphème, en notre aujourd'hui de présomptueuse ignorance, cette radieuse tête créatrice qu'adoraient autrefois les mages ninivites; sans doute, on la raille et, du faîte d'impies observatoires, on s'enorgueillit stupidement de compter ses taches de rousseur. Pourtant son culte est-il bien aussi définitivement déserté qu'il semble? N'aurait-elle point encore des dévots et des prêtres, héritiers, sans le savoir, des primitives fois chaldéennes,instinctifs glorificateurs, non plus, certes, suivant les traditionnelles liturgies, mais du moins à leur manière, de sa divine omnipotence? Et, d'aventure, n'allons-nous point justement avoir à parler ici d'un de ces hommes, d'un de ces inconscients dépositaires des vérités anciennes, dont, malgré eux et quoi qu'ils fassent, les âmes et

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