Notice: Undefined index: header in /home/formationn/www/mercurewiki/extensions/ProofreadPage/ProofreadPage.php on line 222

Notice: Undefined index: footer in /home/formationn/www/mercurewiki/extensions/ProofreadPage/ProofreadPage.php on line 223

Notice: Undefined variable: wgProofreadPageAllowIPs in /home/formationn/www/mercurewiki/extensions/ProofreadPage/ProofreadPage.php on line 429

Notice: Undefined variable: wgProofreadPageAllowQ4 in /home/formationn/www/mercurewiki/extensions/ProofreadPage/ProofreadPage.php on line 431
Page:Mercure de France tome 004 1892 page 315.jpg - MercureWiki

Page:Mercure de France tome 004 1892 page 315.jpg

De MercureWiki.
Version du 22 mai 2013 à 17:08 par Admin (discuter | contributions)
(diff) ← Version précédente | Voir la version courante (diff) | Version suivante → (diff)


LE CHÂTEAU HERMÉTIQUE

A Marcel Schwob.

 J'ai connu deux vieilles femmes qui sont mortes en disant: « Nous ne sommes pas chez nous ici ! Ce n'est pas ici que nous devrions mourir. » L'une était une paysanne du Limousin, fort pauvre, un peu folle, dont la principale monomanie consistait en un éternel besoin de locomotion. Elle rêvait d'un endroit où elle aurait été mieux, où elle aurait dû vivre toujours, et comme elle ne connaissait pas cet endroit, que, du reste, elle ignorait même s'il existait autre part que sous son crâne, elle répétait jaculatoirement : « Ah! Ils sont bien malheureux, ceux qui n'ont pas de pays !.. » Elle expira en faisant un geste d'entêtée, signifiant : « Là-bas ! »
 L'autre, une comtesse de Beaumont-Landry, avait toute sa raison, mais elle songeait des journées entières à la maison de ses rêves, et cette maison ne représentait pas, pour elle, une phrase sentimentale de son jeune temps : c'était réellement, sincèrement, une demeure bâtie quelque part, peut-être dans la Suède ou dans l'Irlande, dans une contrée couleur de dentelle grise, disait-elle, et où les colombes doivent être en deuil. Elle ne définissait rien, ne souhaitait rien. Ni tableaux, ni gravures, ne lui donnaient d'indications plus précises, mais elle savait que cette maison était là-bas, et que sa place, à elle, une choyée mondaine, était marquée dans ce modeste endroit de repos. Quand elle entra en agonie, elle prit les mains de sa fille, lui murmura d'une voix très inquiète : « Je ne suis pas ici chez moi ! Non, ce n'est pas ici que je devrais être ».
 S'il y a l'âme sœur que l'on cherche à travers toutes les déceptions et tous les crimes d'amour,

Outils personnels