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et dans les vignes, nous arrivions sur la pente caillouteuse d'une colline creusée à son centre, endeuillant d'une ombre épaisse et froide un hameau de cinq ou six pauvres masures. De ci, de là, des gens taciturnes. Les hommes arrangeaient des tonneaux sans crier ni jurer. Les femmes, berçant des nourrissons, ne chantaient pas. Peut-être avais-je, moi tout seul, cette spéciale vision d'un village endormi, puisque mes compagnons ne remarquèrent vraiment rien d'anormal en traversant ce coin de pays d'ombre. Cependant, Madame Téard, ayant voulu acheter un peu de lait, s'aperçut qu'on ne lui répondait même pas, et elle me dit d'une voix ennuyée :
 « Ils sont comme ça, ici ! »
 La vieille dame s'installa au bord d'un lavoir primitif où gargouillait une fontaine par des conduits de bois ; elle nous souhaita une heureuse escalade et se mit à plonger des bouteilles dans l'eau pour le coup du retour. J'avais beau me dire qu'il s'agissait maintenant d'une excursion agréable, non d'une conquête, j'étais tout désespéré d'avance. Je ne distinguais plus la roche féodale derrière les rochers ordinaires, qui me la masquaient, le silence du hameau me poignait, j'étais nerveux. Ce mirage romantique de la veille se transformait en un guet-apens ridicule, et je vibrais comme déjà victime d'une redoutable injustice. Téard, philosophiquement, me fit observer que nos guêtres étaient solides, me pria de m'armer de patience à cause des ronciers inextricables qu'il nous faudrait franchir :
 « Vous l'aurez voulu ! » appuya-t-il.
 Se diriger en droite ligne vers le Château me paraissait un assaut enfantin; mais, de minute en minute, cela devint tout un plan de bataille sérieuse. On déviait, malgré soi. On reculait devant les fossés remplis de fange, d'épines, de pierrailles aiguës. On était bien obligé de tourner les difficultés s'enchevêtrant les unes dans les autres, et on finissait par tourner le dos à son but.

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