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A LA SEULE


Je me souviens de vous comme de la maison
Qu'on aperçoit en se penchant à la portière
Et, tandis qu'on la cherche encore à l'horizon,
Qui disparaît dans la fumée et la poussière...

Ah ! combien l'on maudit tout bas le train brutal
De vous emporter loin de cette maison blanche,
Pour qui l'on donnerait son vieux clocher natal,
Si cher pourtant avec ses cloches du dimanche.

On s'en allait gaiement, et voici qu'un regret
Déjà vous prend le cœur au milieu de la route.
Et le voyage maintenant est sans attrait,
Car l'espoir qu'on avait vous quitte et naît le doute.

Fallait-il donc un but à l'heure de partir
Pour ne pouvoir demeurer là, dans la vallée
Où l'on n'a rien laissé de soi que son désir
Prés du cours d'eau baignant la maison isolée ?

Le lendemain la joie est morte sans retour,
Et, lorsqu'au bord du fleuve on voit la pauvre auberge,
Le rêve qu'au départ on fit d'un bon séjour
S'évanouit comme la brume sur la berge,

Sur la berge où les soirs on s'en viendra songer
A la maison – belle comme une abandonnée
Dont la tristesse est un sourire à l'étranger,
Qui désespérément poursuit sa destinée !...

Et de nos yeux, pareils aux yeux des exilés
Que la patrie ingrate emplit de nostalgie,
Au ciel nu monteront ces regards désolés
Où l'âme pleure en des silences d'élégie.

Vous êtes la maison qu'on n'habitera pas,
Celle qu'à peine vue on se croyait promise
Et qui, je ne sais où... très loin d'ici... là-bas,
Laisse battre sa porte entr'ouverte à la brise.

Julien Leclerq.

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