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IV


 Mme Jeanne Jacquemin.- Exilée de la Rose+Croix, où les femmes ne furent admises (quoique cela foisonne d’œuvres peu viriles), Mme Jacquemin s'est réfugiée chez M. Le Barc de Boutteville, où elle expose quelques pastels. A première (ou à seconde) vue, on imagine (plutôt que l'on ne découvre) en les œuvres singulières de cette jeune femme la double influence de Gustave Moreau et d'Odilon Redon; - mais c'est du Moreau bien moins pacifique et du Redon bien plus hautement mystique : de sorte que, si l'originalité n'est pas stricte, l'effet produit est cependant de pleine et pure nouveauté, d'un réel inattendu, - tant il y a de rêve dans ces verdâtres luminosités, — tant il y a d'ingéniosité en ces hardies symbolisations qui se résument toutes en une figure humaine, une tête.
 Mélange de catholicisme et de perversité; son œuvre semble faite pour illustrer Baudelaire et Barbey d'Aurevilly, et j'y sens quelque chose d'encore plus maladif, une exquise putréfaction qui va jusqu'à devenir somptueuse, une immoralité charmante qui se préoccupe très peu de préciser les sexes et qui laisse le doute des androgynats flotter comme une buée de désirs malsains et adorable autour des têtes infi­niment lasses de vivre qu'elle précise en des pastels d'une science technique très rare chez une femme.
 On peut regretter un peu de monotonie, mais il s'agit (je crois) d'un début, et nous verrons de la même main, non plus uniquement des têtes, mais des êtres entiers, des groupes, des compositions : si ses doigts ne s'ornent pas encore de multiples joailleries, mais d'une bague unique, c'est bien celle alléguée en un vers exquis par Charles Coran :
 Je n'ai pour bague au doigt qu'une couleuvre d'or,


 Et couleuvre aux yeux pâlement et chimériquement verts !
 Les pastels exposés sont : L'exil : l'enfant glauque tombée sous les eaux glauques; tête de cadavre idéa­lisée par la douleur, penchée sous la pression des injustices; Le Calice : un calice, et en émerge la tête sanglante de Jésus...

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