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la terre, mais ne me chatouillez pas pour me faire rire... Ah ! c'est trop, c'est trop!.. (Il retombe sur son fauteuil.)
 la mère (l'entourant de ses bras): Tu étouffes, Sylvius, à qui le dis-tu ? Moi, je meurs de chagrin de te voir cette mine taciturne ! Un bon mouvement, je suis capable de te comprendre, va... puisque je t'adore !.. (Elle l'embrasse.)
 l'épouvanté (avec explosion): Eh bien ! oui, là, j'ai peur des miroirs, faites-moi enfermer si vous voulez ! (Moment de silence.)
 la mère (avec douceur): Nous enfermerons les miroirs, Sylvius.
 l'épouvanté (lui tendant les mains): Pardonnez-moi, mère, je suis brutal. Sans doute, j'aurais dû parler plus tôt, mais c'est un supplice que de songer qu'on va se moquer de vous. Et cela ne peut guère se dire en deux mots... (Il passe les mains sur son front.) Mère, que voyez-vous quand vous vous regardez ? (Il respire avec effort.)
 la mère : Je me vois, mon Sylvius (Elle se rassied tristement et hoche la tête), je vois une vieille femme! Hélas !..
 l'épouvanté (lui jetant un regard de commisération): Ah ! Vous n'avez jamais vu là-dedans que vous-même ? Je vous plains! (S'animant.) Et moi, il me semble que l'inventeur du premier miroir dut devenir fou d'épouvante en présence de son œuvre ! Donc, pour vous, femme intelligente il n'y a dans un miroir que des choses simples ? Dans cette atmosphère d'inconnu, vous n'avez pas vu se lever soudainement l'armée des fantômes ? Sur le seuil de ces portes du rêve, vous n'avez pas démêlé le sortilège de l'infini qui vous guettait ? Mais c'est tellement effrayant, un miroir, que je suis ahuri, chaque matin, de vous savoir vivantes, vous, les femmes et les jeunes filles qui vous mirez sans cesse !.. Mère, écoutez-moi, c'est toute une histoire, et il faut remonter loin pour découvrir la cause de ma haine contre les glaces, car je suis un

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