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individuelle, de l'absolu » ) et montré tout ce que le désaccord fatal entre l'expression déterminée et la pensée infinie conférait de tragique à cette lutte avec l'Ange. « Le mot propre que nous cherchons anxieusement, qui n'existe pas peut-être, serait Dieu ; et c'est par un jeu de prestige quasi surnaturel, par l'alliance d'autres mots, que nous donnons quelques fois l'illusion de celui-là. » En passant, puisqu'il faut encore le redire, le causeur a nettement écarté toute relation entre la poésie et la morale ou l'économie politique, la méprise venant de ce que pour l'une et les autres « l'instrument, l'instrument matériel, la plume, est le même. » Et n'est-il pas humiliant de penser qu'un Jules Simon a le droit de s'appeler « écrivain » tout comme Hugo ou Baudelaire ? Puis des considérations, très spécieuses du moins, d'après Edgar Poe, sur l'impossibilité de créer « un long poème » qui soit vraiment organique. Dès que le poème dépasse 300 vers (Poe disait 100), on n'en peut plus percevoir les rapports, les rappels, ce qui constitue l'unité vivante, et, de fait, il n'y a plus d'unité. Peut-être cependant pourrait-on donner l'impression d'un « présent éternel » et non d'une succession en de longs poèmes, en ramenant, à temps, des motifs principaux. Une rapide histoire de la poésie, étudiée en ses âges extrêmes, l'époque des épopées indo-européennes et le XIXe siècle, permet de montrer l'invasion de l'esprit critique dans le domaine même de la poésie ; de là les deux seuls mythes créés depuis l'antiquité : Faust et Don Juan. De là aussi, pour le poète conscient de sa responsabilité, une angoisse terrible et les cris de douleur que nous avons entendus depuis cent ans. Et cependant le poète conserve le don d'enfance, être hybride, monstre pitoyable et sublime en sa double nature, et par des symboles (distingués très sagacement de l'emblème et de l'allégorie), il communique à autrui son frisson intérieur devant le spectacle du monde, autant du moins qu'on peut communiquer quoi que ce soit à une autre pensée, les monades hélas! n'ayant point de fenêtres. Les hommes aussi reprochent, à tort, au poète d'être différent de son œuvre ; il n'est lui que quand il chante. Mais il ne faut pas moins que la mort pour le révéler.
 Tel qu'en lui-même enfin l'éternité le change
selon l'admirable vers de Stéphane de Mallarmé, à qui M. Charles Morice et ses auditeurs rendirent un juste et unanime hommage.
 Je crains que ces notes éparses ― la mémoire d'une causerie sinueuse n'est fidèle qu'à demi ― rendent mal le très réel plaisir que nous goutâmes ce soir-là, et qui fut à peine interrompu par quelques objections tacites (p. ex., à un moment donné, M. Charles Morice a paru admettre que l'idée du progrès, fort contestable en elle-même, pût s'appliquer à la poésie), et deux ou trois fois par le regret d'ouïr des métaphores qui n'étaient pas inédites. Qu'on considère cependant comme la faute est légère et combien il est regrettable de ne pouvoir pas répéter des images excellentes, parce que

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