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absolue de le remplacer pas autre chose, une conception spéciale de la vie, une philosophie un peu neuve, une vision très lucide des arcanes de l'âme, puis une langue nombreuse en images, riche, évocatoire. Or, il faut bien reconnaître que M. Dujardin perçoit d'une façon assez ordinaire l'éternel conflit sentimental ; que sa philosophie, sans nouveauté, est encore incertaine, une sorte de fatalisme tout à coup infirmé par un mot chrétien: « Elle peut refleurir un jour, ton âme absoute » ; et qu'enfin sa langue fluente et inharmonique manque de « suggestivité ».
 L'œuvre est néanmoins intéressante en tant que signe ; la voie est ouverte à ceux qui détiennent en toute puissance des qualités rudimentaires ou frustes chez M. Dujardin, et le mérite lui restera d'avoir été le précurseur non dans la voie d'un théâtre symboligue ― le symbolisme de la Légende d'Antonia étant d'ailleurs plus que contestable ― mais dans celle d'une « simplification » au moyen de quoi les modernes se rapprocheraient des classiques, sans toutefois les recommencer.
 Il est inutile, je crois, de revenir sur cette évidence que M. Dujardin ferait mieux de ne pas écrire en vers - si ses vers sont des vers — et que, à la juger opportune, l'assonance réitérée serait tout aussi sensible dans une belle prose. Je ne reparlerai point — l'ayant dit déjà l'année dernière - du comique irrésistible d'abstractions se mouvant en redingotes, avec des cravates de fantaisie, dans un décor de rêve : pourquoi pas des parapluies! La Parole d'éternité que prononce tel personnage laissant dépasser de sa poche, selon un mauvais goût de petit gommeux, la corne de son mouchoir, perd un peu de sa valeur. Cette question du costume mâle est un point difficile du théâtre de M. Dujardin, mais il est incontestable que des deux ou trois solutions possibles il a élu la pire.
 Mlle Mellot, en progrès, s'est beaucoup donnée, et elle a honorablement tenu son rôle. M. Lugné-Poé manque décidément de souplesse dans la voix; et puis, je sais bien que l'Amant de la Légende d'Antoniaest un crucifié et que les bras en croix sont ici comme un symbole, mais invinciblement je le revoyais en évêque, dans Théodat, où les bras en croix n'étaient peut-être pas de toute rigueur... Quant aux Floramyes, elles furent déplorables.

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