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bout devant que d'en juger, ou encore Qu'il ne faut point se fier avec trop de bonhomie à la devise de l'enseigne. Il a inscrit au seuil de son livre deux vers de mauvais augure :
 Héros légers dont les flûtes légères

 Ne doivent rien aux Muses étrangères.

 Quelle âme hardie ne doit pas être l'âme du lecteur qui passe outre néanmoins, au risque d'affronter tout à l'heure un monstre ancien et peut-être immortel, l'esprit français. Mais quelle surprise aussi de ne pas rencontrer la vilaine bête, en gardant tout le long de la route la délicieuse terreur qu'elle ne vienne à apparaître et à faire fuir aussitôt tout charme et toute poésie : il suffit qu'on la devine prête à l'agression pour penser à elle et se réjouir ainsi qu'elle soit absente, ou du moins honteuse d'elle-même et comme terrée. N'ayez crainte : vous n'entendrez point ici le rire matois de Marot et Désaugiers, que d'aucuns préfèrent à la hautaine tristesse de Vigny, le patriotisme intellectuel consistant, comme l'autre, à ériger en mérite supérieur les plus médiocres qualités et les plus haïssables défaillances de la race. Vous éprouverez au contraire, en fréquentant ce recueil de poèmes, un plaisir de nouveau et d'inédit et même d'exotisme, mais d'exotisme chronologique ; la langue que parle M. de Bonnières nous est devenue presque aussi étrangère que l'islandais ou le tamoul : qu'on imagine un contemporain de La Bruyère qui n'eût pas trop oublié le parler de Ronsard et qui, sans archaïsme brutal, choisirait seulement dans le vocabulaire du passé les mots qui nous sont encore usuels, et dans la syntaxe les tournures les plus aisées, les plus logiques et les plus significatives, et nous raconterait des histoires vieilles et nouvelles, les belles légendes qui, depuis l'origine des âges, enchantent les enfants et les hommes, et que chaque génération adapte à sa mode. J'admets que ce soit Perrault qui conte Mulot et Mulotte ou Le Follet : c'est la même sobriété d'images et de couleur. Mais déjà la sonorité des vers avertirait que le poète est d'une autre époque. De jadis il a retenu l'élégance, la finesse et la pureté de diction ; cela et rien de plus. Encore qu'avec raison il se refuse à l'émotion banale et au désespoir facile, il n'affecte point cette méprisable désinvolture gauloise qui raille toute délicatesse de cœur et admire la vie avec stupidité. Quand Sauge-Fleurie, la petite fée, se donne au prince, sachant qu'elle mourra pour avoir aimé un homme, toute à la hâte de goûter la joie unique et meurtrière, elle refuse la couronne, les bijoux et les merveilleux habits en un simple et touchant discours :
 Est-il pour moi besoin de tant d'apprêt ?

 N'aimez-vous point la belle solitude…

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Lazare ressuscité, désormais
 Certain du néant qui rassure,
boit, mange, fornique et se plonge dans la crapule ; cependant passe saint Pierre qu'on mène pendre, tranquille et ravi, malgré le supplice prochain et les injures de la foule, et

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