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Rops les infortunés, doublement infortunés et de les avoir posés, ces portraits, et d'avoir mérité de les poser ! L'absence de toute créature lumineuse au milieu de cette galerie de damnés dit assez que le parti-pris infernal de cette danse macabre est aussi injuste que superbe à force de violence ! C'est beau comme les colères de Dante, qui plonge sans hésitation ses ennemis au plus rouge de son enfer.
 Il va sans dire que cette sarabande épouvantable est le vrai sujet du livre. Quant au roman, le voici : il aurait pu éblouir d'une rare splendeur dans le sombre. Cain, Marchenoir, le désespéré converti au plus mystique catholicisme, recueille dans la plus épaisse lie du plus ignoble égout social la plus formidable des prostituées, une sorte de Gorgone du métier, et il la convertit à son tour. Or il brûle d'un inextinguible amour pour cette femme. Ils vivent l'un auprès de l'autre dans le plus lugubre dénûment, sans pain comme sans espoir d'en gagner, face à face avec un crucifix, entre quatre murs à peine blanchis. La miraculée, car sa conversion est plus surnaturelle que celle de Marie-Madeleine, devine l'amour que lui voue son sauveur, et pour éteindre cet amour elle sacrifie sa beauté, vend ses cheveux, vend ses dents comme la Fantine de Victor Hugo. Elle finit, à bout de souffrance, par une folie déchirante ; le désespéré, lui, crève logiquement de faim et de douleur... Eh bien, nous croyons qu'il y avait mieux à faire dans l'épouvante ! Que dirait M. Bloy de cette proposition : Marie-Madeleine, certaine de damner son sauveur, puisqu'aussi bien le sacrifice des dents et des cheveux n'a fait qu'augmenter l'amour du désespéré, Marie-Madeleine préférant sa propre damnation à celle de son sauveur, et retournant, pour l'amour du désespéré et pour son salut à lui, au vomissement de jadis, à la fange dont elle a été retirée, parce que c'est le seul moyen de l'éteindre, cet amour inouï que Marchenoir lui porte ! Voilà le livre tel que je le comprenais, tel qu'il s'imposait à mon imagination. Tandis que sous sa forme actuelle il me paraît déséquilibré, disloqué, désarticulé… C'est un quartier de sublime tout brut ; c'est une carrière de génie, dont l'auteur a extrait les matériaux d'un chef-d'œuvre ; mais il n'a plus eu ensuite assez de force pour édifier le chef-d'œuvre ! Oh ! de combien de carats le magnifique diamant noir qu'il y avait à ciseler là ! je vois d'Aurevilly s'en emparer et

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