Page:Mercure de France tome 006 1892 page 072.jpg
sur l'homme de cœur : mais, la dixième, l'homme de cœur l'emporte définitivement.
Il y a de l'esprit de mauvais aloi : c'est celui qui ne se fonde ni sur le cœur, ni sur la raison.
Les gens qui ne sont que spirituels sont comme les hannetons : ils s'abattent au beau milieu de n'importe quoi, et souvent les pattes en l'air.
On préfère être intelligent et paresseux plutôt que borné et travailleur. Pourquoi ? Le travail est une intelligence capable de plus que l'intelligence.
Les femmes croient que l'on pardonne tout à leur beauté et les hommes à leur esprit.
Tolérer les idées d'autrui est la marque d'un esprit faible ; ne pas les tolérer est celle d'un esprit étroit. Ce qu'il faut, c'est être enclin, par nature, à ne pas tolérer les idées d'autrui, et se forcer à les tolérer, par philosophie.
L'intolérance fut la force et la barbarie des siècles passés.
Avec la tolérance, on gagne en sagesse ce que l'on perd en énergie.
Les nations en décadence ont toujours été tolérantes ; et pourtant la tolérance est une manifestation du progrès.
La franchise du caractère en met encore plus en relief les défauts que les qualités.