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 Pendant six mois, le poète vit dans un complet isolement, avec Degan ; — entreprend de faire son éducation ; — lui apprend l'anglais pour qu'il puisse interpréter ses œuvres ! Les deux « amis » vont à Zurich : Beddoes loue un soir le théâtre, où Degan lui donne une représentation. Ils voyagent ensemble;—mais, à Bâle, l'ancien boulanger l'abandonne...
 Beddoes, pris de désespoir, se porte un coup de rasoir à la jambe droite. A l'hôpital, où on le soigne avec charité, — il arrache les bandages qui garantissent sa plaie, et provoque, de cette façon, une dangereuse infection de gangrène, qui nécessite l'amputation du membre au-dessus du genou.
 Sur ces entrefaites, Degan est revenu à Bâle. Beddoes reçoit sa visite ; il reprend goût à la vie ; il se sent heureux ; il écrit et écrit, projette de merveilleux plans pour l'avenir... Dès sa guérison, il partira pour l'Italie, — avec Degan. Celui-ci le quitte une seconde fois — Beddoes s'empoisonne et meurt...
 Sur son corps, on trouva une lettre écrite au crayon, par laquelle il laissait tous ses manuscrits à Kelsall « pour qu'il les publiât ou non, suivant qu'il lui semblerait bon ». Beddoes y parle vaguement des raisons qui l'ont poussé au suicide : « La vie était une trop grande misère sur une seule jambe, — et celle-ci mauvaise!.... »

II

 Étrange destinée que celle de Beddoes, étrange destinée que n'éclaira pas même un pur et radieux rayon d'amour ! Il semble qu'il soit né en dehors du monde ; son existence nomade serait d'ailleurs une preuve suffisante de son inquiétude au milieu des hommes, qui n'étaient pas ses semblables, des paysages, qui n'étaient pas ceux de ses rêves. Et le poète a dû terriblement souffrir de cet isolement dont il avait conscience et qu'il ne put jamais combattre, car sa nature le lui commandait impérieusement : « Je me sens, en une certaine mesure, seul dans le monde, — écrit-il — et j'aimerais rester ainsi, car, d'après les expériences que j'ai faites, je crains d'être un mauvais conducteur de l'amitié, une personne pas très aimable.... Pour cela, je dois occuper cette partie du cerveau qui devrait être employée à des attachements imaginaires, — à la poursuite du bien immatériel et immuable...» Il ne connut pas l'amitié,'et quand il

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