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Lettres sur l'éducation artistique de Schiller. — Pour M. Guyau, au contraire, l'art, bien loin d'être la forme supérieure et idéale du jeu, n'en présenterait aucun des caractères saillants et ne serait autre chose que le développement de l'utile et de l'agréable... » L'auteur examine les deux doctrines, puis conclut par un moyen terme : «... L'art n'est ni le dérivatif du jeu ni une forme de l'utilité, mais bien la résultante d'un sentiment sui generis absolument irréductible. » — Dans le même numéro, M. Alexandre Cohen signe une intéressante biographie de Multatuli (Edouard Douwes Dekker, 1820-1887), l'original écrivain hollandais dont il a traduit plusieurs fragments pour la Revue de l'Evolution. Multatuli fut d'abord fonctionnaire supérieur du gouvernement hollandais dans les Indes: « Nommé au commencement de 1856 assistant-résident à Lebak, dans la résidence de Bantam, il s'aperçut aussitôt que la misérable situation matérielle de la population indigène était due principalement à l'oppression et l'exploitation éhontées du régnet indigène de ce district, un prince javanais... soutenu par le résident de Bantam en personne. » S'étant imposé la tâche de protéger les indigènes contre toutes les exactions, il envoya de nombreux avertissements au régent javanais, qui, protégé par le résident, n'en tint pas compte. «... Douwes Dekker se crut enfin obligé de s'adresser directement au gouverneur général, pour réclamer la mise en accusation du régent. — Pour toute réponse, il reçut une missive lui exprimant le mécontentement du vice-roi et lui annonçant son déplacement dans un autre district de Java « où il dépendrait de sa conduite ultérieure s'il pouvait être maintenu au service du gouvernement colonial. » Démission de Douwes Dekker, puis deux vaines tentatives, l'une aux Indes, auprès du gouverneur, l'autre en Hollande, auprès de la Chambre, pour expliquer sa conduite. Et c'est trois ans après, en 1859, que, sous le pseudonyme de Multatuli, conservé dans la suite, il publia Max-Havelaar, «... un livre extraordinaire, étrange, où s'entremêlent la douceur et la colère, le sarcasme impitoyable et le sentimentalisme confinant à la mièvrerie... Livre qui, dans le monde parlementaire hollandais et parmi les marchands de mélasse et de café enrichis par l'exploitation coloniale, fit l'effet d'un pavé lancé dans une légendaire mare à grenouilles... De partout Multatuli reçut des lettres d'injures, de menaces, et il se vit, à la fin, obligé de quitter la Hollande pour habiter d'abord Bruxelles, ensuite en Allemagne, a Nieder-Ingelheim, une petite ville sur le Rhin, où il est resté jusqu'à sa mort, survenue le 19 février 1887. — L'œuvre de Multatuli est considérable, et il a bouleversé complètement les conceptions littéraires en Hollande. Depuis l'apparition du Max-Havelaar jusqu'en 1887 il a publié treize volumes in-8 d'une impression fort compacte, au total quatre mille pages. D'un style mordant — tenant de Henri Heine et de Voltaire — la lecture de ses écrits, en dépit du peu d'esprit de suite, peut-être à cause de cela même, offre un charme particulier. »

A. V.

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