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De MercureWiki.


LE PENDU
I


Vieux piteux colporteur de rêve et d'harmonie,
Las d'avoir promené l'or nié de ses chants
Et son cœur de cristal par les ronces des champs
Et les rires grossiers des cités d'Ionie,

Exténué, les pieds saignants, les reins rompus,
L'écume du blasphème à sa caduque bouche,
Et ses deux poings crispés en un geste farouche
Tendus vers les palais des chefs gras et repus,

Comme un forçat jetant les débris de sa chaîne,
Ayant précipité son luth longtemps maudit
Dans l'océan de pourpre, Homère se pendit

— Muet ainsi qu'un dieu — au bois noueux d'un chêne !...

II


Le vent a lacéré son corps comme un drapeau;
Les corbeaux, les vautours et les becs et les serres
Ont mangé sa cervelle et fouillé ses viscères,
Et les vers ont rongé les lambeaux de sa peau...

Deux mille ans ont neigé sur le mort solitaire;
Le squelette exilé de l'urne et de l'autel
Se balance toujours au grand chêne immortel,
Trop homme pour l'azur et trop dieu pour la terre !...

Mais, par le bon vouloir de l'archer de Claros,
Cette carcasse est devenue un luth sonore
D'où monte un hymne pur qui menace et s'éplore
Quand la brise se joue au treillis de ses os...

Et de tous les hameaux des royaumes hellènes
Bien des gens sont venus, depuis ce temps ancien,
S'asseoir sous les talons du pendu musicien
Sans daigner écouter ses tristes cantilènes.

Bien des gens sont venus, depuis ce temps ancien,
Des Scythes, des Latins, des Huns et des Hellènes,
Qui, l'oreille bouchée aux belles cantilènes,
N'ont daigné remarquer le pendu musicien !...

III


Le vieux guerrier vaincu que la fuite harasse,
Ayant abandonné son cheval embourbé

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