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Page:Mercure de France tome 006 1892 page 234.jpg - MercureWiki

Page:Mercure de France tome 006 1892 page 234.jpg

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Vous me vêtirez d'une robe pure et blanche :<br />  
 
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Je m'unirai à mon Roland parmi les Anges. » <br />
 
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Chevauche, aventureuse et semeuse d'effrois,<br />
 
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Et saccage les champs, les palais et les villes.<br />
 
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Rêve joyeusement la Princesse exilée.<br />
 
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Version du 14 novembre 2014 à 14:28


Vers l'Empereur s'en -vient Aude, la belle Dame.
« Où est Roland, Prince des gloires triomphales,
Roland, qui m'a juré de me prendre pour femme ? »

— « O Fille, c'est un mort sur qui tu m'interroges :
Saint Michel a ravi son âme au son des harpes.
Ne pleure pas qui gît dans les monts et les roches :
Car tu épouseras mon fils, Comte des Marches. »

Aude répond : « Voilà des paroles étranges.
Vous me vêtirez d'une robe pure et blanche :
Je m'unirai à mon Roland parmi les Anges. »

Aude est tombée, Aude est morte avec un sourire,
Heureuse, et le regard pacifique et limpide.


BRADAMANTE


Fière et souple sur les gaufrures de la selle,
En la pourpre ardente de sa robe aux plis droits,
Elle guide un cortège invincible de rois
Qui dardent leurs regards enamourés vers elle.

Elle est la Vierge des conquêtes ; elle est Celle
Qui, par les aubes ou les soirs, brûlants ou froids,
Chevauche, aventureuse et semeuse d'effrois,
Quand, hors du fourreau, son glaive d'or étincelle.

Elle est la Guerrière qui franchit l'âpre seuil
Des burgs fortifiés de colère et d'orgueil
Et saccage les champs, les palais et les villes.

Et les princes domptés, oubliant les rancœurs,
Et l'implorant avec des prières serviles,
Halètent vers sa bouche et ses baisers vainqueurs.


PARYSE


Près du ruisseau qui court par l'ombreuse vallée,
Seule sous les hêtres touffus et sous les pins,
Rêve joyeusement la Princesse exilée.

Elle ne songe plus aux jours déjà lointains
Où, parmi les clameurs rauques et les fanfares,
Elle vit entrer dans ses villes les barbares
Qui la chassèrent vers le hasard des chemins.

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