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« — Ah! non... Le bonheur, c'est autre chose... »
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(Figaro du 14 septembre 18qa. Interview de M. le baron Alphonse de Rothschild (passim), par Jules Huret.)}}
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Il souriait en prononçant les paroles d'adieu; 'mais, disparu le journaliste, il devient grave, porte à ses lèvres son cigare, qui charbonne, et, d'un pied lent, il effectue le va-et-vient machinal des rêveries absorbantes — ou des combinaisons ardues. Soudain, avec un haussement d'épaules méprisant:
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{{gap}}Il souriait en prononçant les paroles d'adieu ; mais, disparu le journaliste, il devient grave, porte à ses lèvres son cigare, qui charbonne, et, d'un pied lent, il effectue le va-et-vient machinal des rêveries absorbantes — ou des combinaisons ardues. Soudain, avec un haussement d'épaules méprisant:<br />
« L'interview !... »
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Il songe cette conversation de tout à l'heure: fut-il prudent, prudent sans défaillance? Il tâche à se rappeler le mot pour mot de ses dires, que la presse, demain, va divulguer au monde entier... Des minutes inquiètes s'écoulent...
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{{gap}}Il songe cette conversation de tout à l'heure : fut-il prudent, prudent sans défaillance ? Il tâche à se rappeler le mot pour mot de ses dires, que la presse, demain, va divulguer au monde entier... Des minutes inquiètes s'écoulent...<br />
« Bah !... »
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L'inquiétude s'évapore, s'annule; seule une contrariété lui reste de l'aventure désagréable — et inévitable. Il ravive son mauvais cigare, presque éteint. Il sourit avec commisération.
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{{gap}}L'inquiétude s'évapore, s'annule ; seule une contrariété lui reste de l'aventure désagréable — et inévitable. Il ravive son mauvais cigare, presque éteint. Il sourit avec commisération.<br />
« Si la richesse fait le bonheur!... »
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Ah! certes, c'est autre chose... Cette pensée le mélancolise. Il écarte le rideau de la fenêtre : sur la mer, un brouillard se lève où le soleil poudroie...
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{{gap}}Ah! certes, c'est autre chose... Cette pensée le mélancolise. Il écarte le rideau de la fenêtre : sur la mer, un brouillard se lève où le soleil poudroie...<br />
« Autre chose... »
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Sa physionomie s'empreint de lassitude. Est-ce sa faute, voyons? La richesse, fatalité heureuse, voilà tout... Et puis,au fond, qu'a-t-il de plus que<noinclude>
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{{gap}}Sa physionomie s'empreint de lassitude. Est-ce sa faute, voyons ? La richesse, fatalité heureuse, voilà tout... Et puis, au fond, qu'a-t-il de plus que<noinclude>
 
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Version du 14 novembre 2014 à 14:54


CHOSES FUGACES


APRÈS L'INTERVIEW


« ... Il fumait un mauvais cigare qui s'entêtait à ne pas brûler comme il faut. »
....................................................
« — Ah! non... Le bonheur, c'est autre chose... »
(Figaro du 14 septembre 1892. Interview de M. le baron Alphonse de Rothschild (passim), par Jules Huret.)


 Il souriait en prononçant les paroles d'adieu ; mais, disparu le journaliste, il devient grave, porte à ses lèvres son cigare, qui charbonne, et, d'un pied lent, il effectue le va-et-vient machinal des rêveries absorbantes — ou des combinaisons ardues. Soudain, avec un haussement d'épaules méprisant:
 « L'interview !... »
 Il songe cette conversation de tout à l'heure : fut-il prudent, prudent sans défaillance ? Il tâche à se rappeler le mot pour mot de ses dires, que la presse, demain, va divulguer au monde entier... Des minutes inquiètes s'écoulent...
 « Bah !... »
 L'inquiétude s'évapore, s'annule ; seule une contrariété lui reste de l'aventure désagréable — et inévitable. Il ravive son mauvais cigare, presque éteint. Il sourit avec commisération.
 « Si la richesse fait le bonheur!... »
 Ah! certes, c'est autre chose... Cette pensée le mélancolise. Il écarte le rideau de la fenêtre : sur la mer, un brouillard se lève où le soleil poudroie...
 « Autre chose... »
 Sa physionomie s'empreint de lassitude. Est-ce sa faute, voyons ? La richesse, fatalité heureuse, voilà tout... Et puis, au fond, qu'a-t-il de plus que

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