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Page:Mercure de France tome 006 1892 page 238.jpg - MercureWiki

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</noinclude>le dépeignant comme un esprit étranger à la Beauté, capable seulement d'honorer des platitudes, et dont les plus faibles cogitations étaient irrémédiablement empreintes de gâtisme et de stupidité.<br />
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</noinclude><center>ENILDE</center><br /><br />
{{gap}}On citait de ses phrases, si claires pourtant, qui, perçues sous un certain angle de dérision, s'érigeaient alors de façon altièire en impérissables monuments d'imbécillité. Oui, depuis près d'un demi-siècle, il apparaissait à beaucoup d'esprits simples sous les dehors d'un monstre pétri d'argile originelle, épandant un éternel relent de crasseuse ignorance!<br />
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Sous la fine archivolte en granit rose assise,  
{{gap}}C'était un mythe, un symbole, qui a lui seul se stratifiait comme l'expression la plus tangible de la Bêtise humaine, bêtise extraite de toutes les races dès les commencements, et accumulée enfin en bloc unique, indestructible, triomphant et vertigineux!<br />
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L'humble Enilde, Enilda, dont le père est Yniol,  
{{gap}}Soyons impartiaux et avouons tout ce qu'il y avait d'exagéré à laisser voir sous un tel jour une de nos plus évidentes gloires nationales.<br />
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File, et d'un œil distrait suit au ciel un grand vol
{{gap}}A la longue, M. Sarcey s'irrita de cette incroyable mauvaise foi. Et, bien qu'il se consolât en répétant in-petto un axiome original, quoique familier, qu'il avait fait sien et qui s'énonce ainsi:«''On ne peut contenter tout le monde et son père''», à la longue, disons-nous, M. Sarcey pleura de se voir méconnu, il gémit dans le secret de son cœur contre ce procédé ignoble qui ne tendait à rien moins qu'à le classer dans la Légende au rang des plus fastueux crétins. Et il chercha longtemps le moyen de ruiner d'un coup l'échafaudage pervers élevé dans l'opinion par ses tristes ennemis. Il chercha longtemps et enfin il trouva!<br />
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De hérons, messagers de froidure et de bise.<br />  
{{gap}}Un jour qu il s'était reconnu dépourvu de génie, comme le lui insinuaient effrontément les moins recommandables feuilles de choux, un jour qu'il songeait à cette «absence totale de feu sacré », comme on dit, qui caractérisait ses moindres réflexions, il résolut d'en acquérir volontairement à quelque prix que ce fût. Il pensa, avec juste raison croyons-nous, qu'il suffisait y un homme habile comme il était d'imiter complètement les allures et les façons de vivre extérieures de certains énergumènes qualifiés géniaux, pour, aux veux de la foule, passer comme tel et faire cesser ainsi la réputation de misère cérébrale dont son nom était devenu le synonyme. C'était bien calculé. Voilà un des mobiles qui détermina M. Sarcey à tenter cette cruelle expérience qui faillit lui coûter cher, et<noinclude>
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Enilde songe à l'atre empli de cendre grise,
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A sa tunique à trous se déchirant au col,
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Aux fleurs qui vont bientôt, mortes, joncher le sol
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Avare, aux jours plus courts, à sa mère indécise.<br />
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Enilde songe au lin trempant dans le lavoir,
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Aux ramiers dans la tour et soupire, sans voir
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Qu'entrouvant doucement le volet qui l'abrite,<br />  
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Un fils de roi s'arrête au seuil du vieux manoir.  
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Et près d'Enilde, au pied du vieux mur qui s'effrite,
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Blanche étoile au cœur d'or, s'ouvre une marguerite.<br /> <br />
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<center>VIVIANE</center><br /><br />
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Dans le hallier magique, où rougit la framboise,  
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Les seins droits, toute nue entre ses cheveux roux,  
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Viviane la fée ouvre ses grands yeux fous,
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Enivrants comme un philtre et couleur de turquoise,<br />  
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Elle a dompté les preux et Myrdhinn, la Galloise...
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Vil bétail endormi, ses doigts sfvants et doux,  
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Ses bras frais ont ployé les rois à ses genoux,
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Ses clairs genoux frottés de myrrhe et de cervoise.<br />
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Aussi, pour bien marquer sa gloire et son dédain,  
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Sur sa crinière d'or elle a du vieux Myrdhin,
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Mage et preux, arboré la couronne et le casque.<br />
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Le heaume a pour cimier un mufle de tarasque,
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La dame a pour défi son mépris souverain,
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Et sous eon rouge orteil jaillit un lys fantasque.<noinclude>
 
</div></noinclude>
 
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Version du 13 novembre 2014 à 15:07


ENILDE


Sous la fine archivolte en granit rose assise, L'humble Enilde, Enilda, dont le père est Yniol, File, et d'un œil distrait suit au ciel un grand vol De hérons, messagers de froidure et de bise.
Enilde songe à l'atre empli de cendre grise, A sa tunique à trous se déchirant au col, Aux fleurs qui vont bientôt, mortes, joncher le sol Avare, aux jours plus courts, à sa mère indécise.
Enilde songe au lin trempant dans le lavoir, Aux ramiers dans la tour et soupire, sans voir Qu'entrouvant doucement le volet qui l'abrite,
Un fils de roi s'arrête au seuil du vieux manoir. Et près d'Enilde, au pied du vieux mur qui s'effrite, Blanche étoile au cœur d'or, s'ouvre une marguerite.

VIVIANE


Dans le hallier magique, où rougit la framboise, Les seins droits, toute nue entre ses cheveux roux, Viviane la fée ouvre ses grands yeux fous, Enivrants comme un philtre et couleur de turquoise,
Elle a dompté les preux et Myrdhinn, la Galloise... Vil bétail endormi, ses doigts sfvants et doux, Ses bras frais ont ployé les rois à ses genoux, Ses clairs genoux frottés de myrrhe et de cervoise.
Aussi, pour bien marquer sa gloire et son dédain, Sur sa crinière d'or elle a du vieux Myrdhin, Mage et preux, arboré la couronne et le casque.
Le heaume a pour cimier un mufle de tarasque, La dame a pour défi son mépris souverain, Et sous eon rouge orteil jaillit un lys fantasque.

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