Page:Mercure de France tome 006 1892 page 355.jpg
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− | + | <br />{{gap}}{{sc|Colombine}}. — Oui. | |
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− | (Colombine s'avance sans être vue de Pierrot et dépose à ses pieds la cordelière en question. | + | <br />{{gap}}(''Colombine s'avance sans être vue de Pierrot et dépose à ses pieds la cordelière en question.'') |
− | + | <br />{{gap}}{{sc|Colombine}}. — Pourvu qu'il l'aperçoive. | |
− | + | <br />{{gap}}{{sc|Pierrot}}. — Oh! Lune! Lune !... Sois pitoyable une fois !.. Envoie-moi tout ce qu'il faut pour me pendre.(''Il aperçoit la cordelière.'') Tiens!... Un cordon, un cordon de soie... C'est solide... C'est tout ce qu'il faut... | |
− | + | <br />{{gap}}{{sc|Colombine}}. — Bravo! bravo !... Il la tient... | |
− | + | <br />{{gap}}{{sc|Arlequin}}.— Pauvre Pierrot!... | |
− | + | <br />{{gap}}{{sc|Pierrot}}. — Mais d'où diable peut provenir ce lacet secourable ?... (''Il regarde de tous côtés.'') Personne !.. Personne !... Quelle bienveillante divinité?... Serait-ce toi, ô Lune, ô ma blonde maîtresse ? Aurais-tu enfin pris une fois pitié ? Oh! laisse-moi le croire. Eh ! d'ailleurs, qu'importe? | |
− | + | <br />{{gap}}{{sc|Colombine}}. — Pourvu qu'il ose, maintenant. | |
− | + | <br />{{gap}}{{sc|Pierrot}}. — Qu'importe? Qu'importe? Je veux monter vers toi! Je veux voler vers toi... Ce sapin... (''Il monte sur un sapin.'') Je sors sans regret « d'un monde où l'action n'est pas la sœur du rêve ». Et maintenant, glaces d'ici-bas qui reteniez mes plumes prisonnières, adieu... Je monte, je vole, à travers l'éther bleu, vers les blonds cheveux de ma douce Lune, dans le beau pays où l'on a le droit de chanter, je vole, je m'envole, adieu, ah! (''Il se pend.'') | |
− | + | <br />{{gap}}{{sc|Arlequin}}. — Ah ! le malheureux ! le malheureux! | |
− | + | <br />{{gap}}{{sc|Colombine}}. — Bravo !... Je ne l'aurais pas cru si brave... | |
− | + | <br />{{gap}}{{sc|Arlequin}}. — Le malheureux ! Si je montais couper la corde ... | |
− | + | <br />{{gap}}{{sc|Colombine}}. — Non, allons chercher la gendarmerie. | |
− | + | <br />{{gap}}{{sc|Arlequin}}. —Oui, courons!<noinclude> | |
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Version actuelle en date du 1 février 2015 à 15:38
Colombine. — Oh !... C'est très solide... C'est en soie.
Arlequin. — En soie !...
Colombine. — Oui.
Arlequin. — Oh ! femme! femme !..
(Colombine s'avance sans être vue de Pierrot et dépose à ses pieds la cordelière en question.)
Colombine. — Pourvu qu'il l'aperçoive.
Pierrot. — Oh! Lune! Lune !... Sois pitoyable une fois !.. Envoie-moi tout ce qu'il faut pour me pendre.(Il aperçoit la cordelière.) Tiens!... Un cordon, un cordon de soie... C'est solide... C'est tout ce qu'il faut...
Colombine. — Bravo! bravo !... Il la tient...
Arlequin.— Pauvre Pierrot!...
Pierrot. — Mais d'où diable peut provenir ce lacet secourable ?... (Il regarde de tous côtés.) Personne !.. Personne !... Quelle bienveillante divinité?... Serait-ce toi, ô Lune, ô ma blonde maîtresse ? Aurais-tu enfin pris une fois pitié ? Oh! laisse-moi le croire. Eh ! d'ailleurs, qu'importe?
Colombine. — Pourvu qu'il ose, maintenant.
Pierrot. — Qu'importe? Qu'importe? Je veux monter vers toi! Je veux voler vers toi... Ce sapin... (Il monte sur un sapin.) Je sors sans regret « d'un monde où l'action n'est pas la sœur du rêve ». Et maintenant, glaces d'ici-bas qui reteniez mes plumes prisonnières, adieu... Je monte, je vole, à travers l'éther bleu, vers les blonds cheveux de ma douce Lune, dans le beau pays où l'on a le droit de chanter, je vole, je m'envole, adieu, ah! (Il se pend.)
Arlequin. — Ah ! le malheureux ! le malheureux!
Colombine. — Bravo !... Je ne l'aurais pas cru si brave...
Arlequin. — Le malheureux ! Si je montais couper la corde ...
Colombine. — Non, allons chercher la gendarmerie.
Arlequin. —Oui, courons!