Pantoum du feu

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Edouard Dubus, « Pantoum du feu », Mercure de France, t. I, n° 4, janvier 1890, p. 130.


PANTOUM DU FEU



Un pâle papillon bat de l'aile dans l'âtre,
Le bois fume et s'allume avec de petits cris ;
Dans l'âme une lueur incertaine folâtre,
Le souvenir entr'ouvre un peu son linceul gris.



Le bois fume et s'allume avec de petits cris,
Une flamme jaillit, s'abat et se redresse ;
Le souvenir entr'ouvre un peu son linceul gris,
Une voix d'autrefois hésite en sa caresse.

Une flamme jaillit, s'abat et se redresse,
L'or palpitant s'allie au rose frémissant ;
Une voix d'autrefois hésité en sa caresse,
Cheveux épars s'incarne un Rêve éblouissant.

L'or palpitant s'allie au rose frémissant,
Mille langues de feu se meurent réunies ;
Cheveux épars s'incarne un Rêve éblouissant.
On poursuit un vain leurre en folles agonies.

Mille langues de feu se meurent réunies,
L'ombre viendra bientôt envahir le foyer ;
On poursuit un vain leurre en folles agonies,
La vision dans la brume va se noyer.

L'ombre viendra bientôt envahir le foyer,
Un peu de cendre exhale une tiédeur bleuâtre ;
La vision dans la brume va se noyer,
Un pâle papillon bat de l'aile dans l'âtre.

Édouard Dubus.


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