Ronde

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Gabriel Vicaire, « Ronde », Mercure de France, t. V, n° 31, juillet 1892, p. 204.


RONDE


Elle gardait ses blancs moutons
Dans la prairie au clair de lune,
(J'aime la blonde, aussi la brune)
Elle gardait ses blancs moutons,
La bergerette aux blancs têtons.


Le fils du roi vint à passer
Qui par les bois faisait sa ronde,
(J'aime la brune, aussi la bIonde)
Le fils du roi vint à passer
Qui lui demandé à l'embrasser.


— « Ah ! fils du roi, pourquoi toujours
Aller au bois chercher fortune ?
(J'aime la blonde, aussi la brune)
Ah ! fils du roi, pourquoi toujours
Au moindre vent changer d'amours? »


—« Qu'y faire ? L'amour est changeant
Comme le ciel,la terre et l'onde.
(J'aime la brune, aussi la blonde)
Qu'y faire? L'amour est changeant.
Rien ne vaut l'or sinon l'argent.


—« Mais nous pleurons, nous, pauvres cœurs,
Sans espérance ni rancune,
(J'aime la blonde, aussi la brune)
Mais nous pleurons, nous, pauvres cœurs,
De l'abandon de nos vainqueurs. »


— J'aime la blonde et je fais bien,
Puisque c'est le trésor du monde.
(J'aime la brune, aussi la blonde)
J'aime la blonde et je fais bien,
J'aime la brune et n'y peux rien.

Gabriel Vicaire.


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