Solitude

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Pierre Quillard, « Solitude », Mercure de France, t. III, n° 20, août 1891, p. 93


SOLITUDE

À Grégoire Le Roy.



 C’est un grand silence après le chant du cor,

Comme dans les villes mortes
Où les chats peuvent encor
Rêver au seuil des portes.


Sous le dais noir de la nuit,
Les rois radieux, les belles chevauchées
Foulaient dans l’or et le bruit
Le sang des roses fauchées.


Des femmes embaumaient l’air,
Parmi le velours des porches
Nous voyions couler la résine des torches
Sur les gantelets de fer.


Mais les heures sont passées
De la joie et du décor,
Et dans nos âmes lassées
C’est un grand silence après le chant du cor.

Pierre Quillard.



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