Une lettre inédite de Balzac

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Raoul Minhar, « Une lettre inédite de Balzac », Mercure de France, t. II, n° 15, mars 1891, p. 150-151.


UNE LETTRE INEDITE DE BALZAC



La lettre suivante, cachetée à l'initiale H surmontée d'une couronne vicomtale, se rapporte à la période de juin 1832, pendant laquelle Balzac, à la suite d'un accident de voiture, était au lit, « saigné, à la diète et sous la défense la plus sévère de lire, d'écrire et de penser. » (Corr. I. 149). Elle provient d'un monsieur Galisset, mort président du tribunal civil de Pithiviers, et peut intéresser les Balzaciens.

« Mon cher monsieur Galisset, la dernière fois que j'eus le plaisir de vous voir, vous m'avez parlé d'un terrain que vous possédiez rue Notre-Dame-des-Champs et que vous vouliez vendre: l'on vous proposait en échange des valeurs qui ne vous plaisaient pas, mais qui représentaient huit à neuf mille francs. Or, si v/. terrain est toujours à vendre, je viens vous confier assez bonnassement (sic) qu'il me conviendrait de l'acquérir et que je vous donnerai par portions égales le pauvre argent du poète, afin de thésauriser un peu au lieu de dépenser les revenus incertains de la plume.
 Si donc ma proposition vous agréait, ayez la complaisance de m'écrire un mot rue Cassini, numéro I, avant le 1er juillet.— Comme il s'agit pour moi de l'emploi d'une somme très modique, qui doit m'arriver partiellement et que je voudrais l'utiliser, ma proposition et mes moyens sont bornés et ne me permettraient pas d'aller au delà. — Je voudrais bien que vous m'indiquassiez promptement le gisement de v/. propriété afin de la faire examiner.
 J'imagine qu'en cas d'affaire vous me

donneriez toutes les facilités possibles pour les paiemens qui seraient soumis à mes rentrées, et ces rentrées sont des restes de liquidations assez difficiles à arracher des mains de mes débiteurs.
 Agréez mes compliments sincères. Je souhaite que ma lettre vous trouve heureux et bien portant au milieu de vos domaines. »

v.d.s.


de Balzac


  « 2 Juin
 J'ai dédaigné de vous dire en style d'acquéreur que tout ici est mort et que les affaires politiques ont porté tout au plus mal dans les affaires immobilières et commerciales, attendu que vous êtes homme d'affaires et moi homme d'imagination! »
 On voit comment l'écrivain savait augmenter ses dettes, en achetant sans argent des terrains inconnus.

R. Minhar.

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