Abandon

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Paul Morisse, « Abandon », Mercure de France, t. I, n° 7, juillet 1890, p. 245.


ABANDON



Comme un rêve s'évanouit
Vers l'horizon s'enfuit le voile
Qui cachait la dernière étoile.
— Mais, las ! du Ciel tout bleu l'étoile aussi s'enfuit
Comme un rêve s'évanouit.


Comme un rêve s'évanouit,
Des clairs soleils s'enfuit la gloire.
— Dans le couchant de la mémoire,
Las ! le vol éperdu de l'heure aussi s'enfuit
Comme un rêve s'évanouit.


Comme un rêve s'évanouit,
Des chères fleurs s'enfuit l'haleine.
— Mais, las ! l'inéluctable Peine,
Désertant à jamais mon cœur, aussi s'enfuit
Comme un rêve s'évanouit.

Paul Morisse.


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